Contre la maladie d’Alzheimer, évitez les goûters sucrés

01 juillet 2020

Chez les personnes génétiquement prédisposées à développer la maladie d’Alzheimer, la prise d’encas sucrés serait un facteur de risque supplémentaire.

Le développement de la maladie d’Alzheimer est multifactoriel. La composante génétique n’est pas négligeable. C’est le cas particulièrement du gène APOE qui se présente sous différentes formes (ou allèles). On sait que les personnes porteuses de l’allèle E4 de ce gène présentent un risque accru de développer la maladie pathologie.

La nutrition est aussi reconnue comme un facteur important dans le bon vieillissement du cerveau. Plusieurs études chez l’animal ont notamment mis en lumière le rôle d’une consommation importante de sucre dans l’aggravation des signes cliniques de la maladie d’Alzheimer.

Devant ces deux constats, une équipe française* a cherché un lien potentiel entre prédispositions génétiques, consommation de sucre et risque de démence.

Ils ont ainsi analysé les données sur 12 ans de près de 2 800 participants de la cohorte française des Trois Cités, qui suit depuis 1999 près de 10 000 Français de plus de 65 ans.

Des pics d’insuline au goûter

Ils ont étudié la survenue de démences en lien avec les habitudes alimentaires et plus particulièrement leur apport en charge glycémique sur les 4 repas de la journée.

Résultat : chez les participants ne possédant pas le génotype à risque, aucune association entre la survenue de démences et la consommation de sucre n’a été décelée. En revanche, chez les personnes prédisposées (possédant l’allèle E4 du gène APOE donc), les chercheurs ont observé « une association entre la consommation de sucre lors du goûter et la survenue de démences. Le risque était augmenté de 2 à 3 fois pour chaque portion supplémentaire équivalente à la charge glycémique de 30 grammes de baguette ». En revanche, aucune association de ce type n’a été révélée pour les autres repas de la journée.

Pour les auteurs, les aliments consommés au goûter sont riches en sucres, pauvres en graisses et en fibres. Ils sont aussi consommés plus rapidement et sans être accompagnés d’autres types d’aliments comme lors des principaux repas.

De fait, ils sont absorbés beaucoup plus rapidement dans le sang lors de la digestion, déclenchant alors un pic d’insuline. « Répété quotidiennement, ces pics d’insuline pourraient induire à terme une insulinorésistance cérébrale (dans laquelle le cerveau est moins sensible à l’insuline et moins capable d’utiliser le glucose) via le stress oxydatif et l’inflammation, ce qui favoriserait le développement des démences », précise Sylvaine Artero, principal auteur de ce travail.

*Unité 1061 Neuropsychiatrie: recherche épidémiologique et clinique (Inserm/Université de Montpellier) 

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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