Contre la rage, la vaccination n’est pas tout…
23 novembre 2009
Se faire vacciner contre la rage avant un voyage dans un pays à risque (en Afrique ou en Asie principalement), c’est une première étape. Mais ce n’est pas suffisant.
« Le principal vecteur du virus rabique est le chien. Cependant, tous les mammifères, qu’ils soient errants ou non, sont potentiellement capables de transmettre la rage », prévient Laurent Dacheux, pharmacien et responsable adjoint du Centre national de Référence de la Rage à l’Institut Pasteur (Paris). En voyage, évitez donc tout contact avec un animal quel qu’il soit : chien, chat, singe, raton-laveur… En outre, ne ramenez aucun animal en France sans lui avoir fait subir un contrôle sanitaire. Surtout ne touchez jamais un animal mort, particulièrement les chauves-souris. Et cela où que ce soit.
Si vous avez été mordu, griffé ou même léché (sur une peau lésée ou des muqueuses) par un animal inconnu, prenez vos précautions. Lavez soigneusement la zone concernée à l’eau et au savon pour éliminer le maximum de virus. Puis désinfectez avec de l’alcool, une solution iodée (Bétadine) ou chlorée (Chlorhexidine). Prenez ensuite contact très rapidement avec un centre anti-rabique en France, ou un hôpital à l’étranger. Après évaluation du risque de contamination, vous pourrez subir une vaccination post-exposition.
« Il s’agit de 4 à 5 injections intramusculaires en un mois, associées ou non à une sérothérapie. Seulement 2 injections seront nécessaires si vous étiez vacciné préventivement » explique Laurent Dacheux. La vaccination préventive permet aussi d’augmenter la réponse immunitaire. Elle évite surtout le recours à des immunoglobulines antirabiques, difficilement accessibles dans les pays en développement. Enfin, elle assure une protection a minima lorsque l’exposition est passée inaperçue. Par exemple chez un enfant qui ne l’a pas dit à ses parents, ou en cas de contact avec une chauve-souris. Ce traitement doit être débuté le plus tôt possible après la morsure. Car dès lors que les premiers symptômes sont déclarés, la mort est inéluctable. A titre indicatif, plus de 4 000 personnes susceptibles d’avoir été contaminées, ont reçu un tel traitement en France en 2006.