Contre la rosacée, quelle prise en charge ?
09 juin 2020
Maladie affichante et stigmatisante, la rosacée est souvent vécue comme une fatalité. Avec des patients qui s’isolent et voient leur qualité de vie se détériorer. Il existe pourtant des solutions thérapeutiques efficaces. Quelles sont-elles ? Quels sont les bons conseils à suivre ?
Rougeurs, couperose, boutons semblables à de l’acné… La rosacée, c’est avant tout un véritable préjudice esthétique. « C’est une maladie chronique inflammatoire qui touche le visage avec des lésions rouges et inflammatoires », explique le Dr Philippe Beaulieu, dermatologue à Pontoise (95). Particulièrement affichante, la rosacée touche 2% à 3% de la population en France. « En majorité des femmes et les personnes au phototype clair », précise le Dr Beaulieu.
La maladie entraîne une souffrance psychologique importante, avec un retentissement dans toutes les dimensions de la vie sociale des patients. Un véritable fardeau peu connu et surtout peu reconnu. La rosacée reste sous-diagnostiquée et donc sous-traitée. « C’est d’autant plus rageant qu’il existe aujourd’hui des solutions thérapeutiques qui ont prouvé leur efficacité et qui soulagent les symptômes de la rosacée. »
Quel parcours de soins ?
Pour le Dr Philippe Beaulieu, « il est essentiel que les patients reçoivent le bon diagnostic auprès d’un dermatologue afin de bénéficier des solutions thérapeutiques ». Mais pas seulement, l’empathie du médecin est cruciale pour mieux comprendre l’impact physique et psychologique de la rosacée.
Une fois la maladie diagnostiquée, différentes approches thérapeutiques pourront être proposées. Avec comme objectif de viser la guérison. Pour cela les spécialistes utilisent un score baptisé IGA. Si ce dernier s’établit à 0, le patient est considéré comme guéri et à 1 comme « presque guéri ». Ce dernier score n’est pas suffisant car le ressenti du patient vis-à-vis de sa maladie reste négatif, même avec un seul bouton ou une seule rougeur. C’est pourquoi chaque patient doit être pris en charge de manière individuelle afin de lui proposer le traitement le plus adapté.
Quels traitements ?
Afin de parvenir au score d’IGA 0, les médecins disposent de plusieurs armes. « La prise en charge repose à la fois sur une approche locale et générale », indique le Dr Beaulieu. « Il existe des molécules à visée anti-inflammatoire et des traitements locaux, à base d’antiparasitaires. Ces traitements durent plusieurs mois et nécessitent donc une bonne observance pour être efficaces. » Autrement dit, ils doivent être pris sur toute la durée et la bonne dose.
Des conseils pratiques pour limiter les poussées
Au-delà du traitement, plusieurs conseils et astuces permettent de préserver sa peau mais aussi de limiter l’impact d’une poussée. « Nous conseillons par exemple d’utiliser des cosmétiques adaptés à la rosacée. Par ailleurs, différents facteurs liés à l’environnement comme le froid, les changements de températures, le rayonnement solaire peuvent être à l’origine d’une poussée. Pour que le traitement soit le plus efficace possible, il convient de prendre en compte ces facteurs. » Enfin les patients doivent veiller à ne pas consommer trop d’excitants comme le café, l’alcool, les épices…