Contre le VIH : la circoncision néonatale est efficace et… rentable
26 janvier 2010
Selon une étude réalisée sous l’égide du ministère rwandais de la Santé, la circoncision très précoce des petits garçons, présente un intérêt certain.
La preuve est faite, et bien assimilée, de l’efficacité de la circoncision pour prévenir la transmission du VIH. Et depuis lors, certains Etats africains proposent la prise en charge de cet acte chirurgical à l’ensemble de la population masculine.
D’après le Dr Agnès Binagwaho, Secrétaire permanente du ministère de la Santé du Rwanda, mieux vaudrait procéder en priorité à la circoncision des nouveau-nés. D’une part les risques de complications paraissent moindres chez les tout-petits. D’autre part une intervention précoce permettrait de réaliser des économies substantielles : la circoncision d’un nouveau-né dans le système de santé local, coûte 12 € contre 45 € pour un adolescent ou un adulte.
Systématiser la circoncision des nourrissons dans les pays en développement, pourrait s’avérer « payant » à long terme. Peu onéreuse, l’opération permettrait d’éviter de nombreuses contaminations. Et donc l’administration de traitements particulièrement coûteux… et pas toujours disponibles.
Problème : si la circoncision préventive semble bien acceptée au Rwanda, dans d’autres pays les réticences sont nombreuses. En Afrique du Sud où la prévalence du VIH est très élevée (près de 20% dans certaines régions), quelques ethnies la refusent et la considèrent comme un « rite de passage » de l’enfance à l’âge adulte. La pratiquer pour des raisons médicales est inconcevable, a fortiori chez les tout-petits.
Rappelons enfin que la circoncision n’est qu’un moyen complémentaire pour la prévention de l’infection à VIH : le recours au préservatif reste indispensable.