Contre le VIH/SIDA et les hépatites : des seringues à usage unique

23 février 2015

Pour enrayer la propagation des maladies infectieuses à l’échelle planétaire, l’OMS recommande de généraliser – d’ici à 2020 – le recours aux seringues jetables. Utilisable une seule et unique fois, ce dispositif permettrait de réduire le risque de transmission de virus mortels. « Ce changement doit être une priorité urgente pour tous les pays », a insisté le Dr Gottfried Hirnschall, directeur du département de l’OMS VIH/SIDA.

« Partout dans le monde, l’utilisation de la même seringue ou de la même aiguille contribue à la propagation de maladies infectieuses meurtrières », décrivent les experts de l’OMS. Raison pour laquelle ils préconisent l’utilisation de dispositifs à usage unique. Appliquée à l’échelle nationale, une telle mesure pourrait « protéger des millions de personnes ».

Preuve en est, le nombre de malades contaminés par le biais d’une injection, notamment parmi les usagers de drogues. En 2014, on estimait en effet à 1,7 million le nombre de personnes contaminées par le virus de l’hépatite B, 315 000 par celui de l’hépatite C et 33 800 patients porteurs du VIH à la suite d’une injection à risque.

Des injections superflues

Le dispositif des seringues uniques viendrait aussi renforcer « la protection des agents de santé contre les piqûres d’aiguille accidentelles ». Enfin, l’OMS dénonce le recours trop automatique à la seringue. En effet, sur les 16 milliards d’injections effectuées chaque année dans le monde, « 5% sont destinées à vacciner les enfants et les adultes, 5% servent à des transfusions sanguines ou à l’administration de contractifs injectables ». Les 90% restants concernent exclusivement l’injection de médicaments.

Or « dans bien des cas, elles ne sont pas nécessaires et pourraient être remplacées par l’administration orale ». Toutefois il existe un obstacle culturel à ce changement. « Dans beaucoup de pays les gens s’attendent à ce qu’on leur fasse une injection et croient que c’est le traitement le plus efficace », conclut l’OMS.

Des seringues intelligentes ?

Recommandées pour les injections dans le muscle ou la peau, de nouvelles seringues sont pourvues de dispositif qui empêche leur réutilisation. « Sur certains modèles, le piston présente une partie frangible qui se casse si l’on essaie de tirer après l’injection. D’autres ont un clip métallique qui bloque le piston une fois qu’il est enfoncé ». Enfin sur le troisième modèle, « l’aiguille se rétracte dans le corps de la seringue à la fin de l’injection ».

  • Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 23 février 2014

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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