Contre les infections congénitales la prévention, ça marche !
08 avril 2008
Infection à VIH, rubéole, toxoplasmose, listériose… L’incidence de la plupart des infections congénitales, transmises par la mère à son enfant n’a cessé de diminuer ces dernières années en France. Les résultats des « différentes actions de prévention » entreprises par les pouvoirs publics sont même spectaculaires, soulignent les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié aujourd’hui.
Les infections rubéoleuses durant la grossesse ont ainsi été divisées par… 20 entre 1997 et 2006 ! Un excellent résultat même si « la survenue d’une dizaine d’infections maternelles par an depuis 2003, témoigne encore d’une circulation résiduelle du virus », explique Isabelle Parent du Châtelet (InVS).
Elle précise ainsi que « des efforts doivent être maintenus pour augmenter la couverture vaccinale des enfants et renforcer le rattrapage de la vaccination chez les adolescentes et les femmes non immunisées ». L’objectif rappelons-le, étant d’éliminer tous les cas de rubéole congénitale d’ici 2010.
Le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant a lui aussi fortement diminué. Stabilisé à 1,6%, il est aujourd’hui 10 fois moins élevé qu’en 1994. Pour Jean-Claude Desenclos (InVS), auteur de l’éditorial du BEH, ce « progrès notable » a été obtenu « grâce au dépistage prénatal et à la prophylaxie antivirale ».
Le cytomégalovirus (CMV) en tête
Même tendance pour la listériose materno-fœtale. Le nombre de cas s’est trouvé divisé par 10 entre 1986 et 2006, passant de 500 à 50 par an. « Cette diminution importante est concomitante aux différentes mesures de contrôle mises en place dans la chaîne de production agro-alimentaire », indique Véronique Goulet (InVS).
La prévalence et l’incidence de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer sont également à la baisse. « Cette évolution pourrait résulter à la fois du fait que la viande ovine est moins souvent contaminée et d’une amélioration de l’hygiène alimentaire », poursuit Jean-Claude Desenclos. Aucun chiffre n’est toutefois disponible. La mise en place d’un dispositif de surveillance de la toxoplasmose est en effet toute récente, puisqu’elle ne date que de 2007.
Finalement aujourd’hui, la cause la plus fréquente d’infections congénitales en France -comme dans les autres pays industrialisés- reste le cytomégalovirus (CMV). Chaque année, 545 primo-infections maternelles et 277 infections congénitales à CMV sont diagnostiquées dans l’hexagone. Pour en savoir davantage sur tous ces sujets, téléchargez ce numéro thématique du BEH en cliquant ici.