Contre les règles trop abondantes, la fée électricité…
19 mars 2012
Entre 25% et 35 % des femmes de plus de 30 ans souffrent de ménorragies, c’est-à-dire de règles particulièrement abondantes. Cette abondance répond à une définition objective et très précise.
Les ménorragies en effet se définissent par un flux menstruel prolongé (plus de 7 jours) et supérieur à 80ml, alors que les règles ne représentent habituellement que 35ml à 40ml en 4 à 5 jours lors d’un cycle normal. Dans la moitié des cas, ces ménorragies sont provoquées par une pathologie organique parfaitement curable, comme un fibrome de l’utérus ou un polype utérin.
Dans les autres cas, elles sont « généralement dues au vieillissement de l’utérus », explique le Pr Gil Dubernard, gynécologue à l’hôpital de la Croix Rousse, à Lyon. Pour traiter les symptômes de ces troubles du cycle, une technique récente reposant sur l’utilisation d’ondes électriques est une alternative moins invasive et drastique que les autres solutions chirurgicales : curetage ou ablation de l’utérus. Efficace et peu douloureuse, l’intervention dure… 4 minutes !
Réduire les saignements
La thermo-coagulation est une technique peu invasive, mise en œuvre en France depuis 2007. Elle est réservée aux patientes de plus de 40 ans, n’ayant plus de désir de maternité et ayant déjà subi des échecs de traitements médicaux de leurs ménorragies. « Par voie vaginale, le chirurgien insère une électrode dans l’utérus. Une fois en place, celle-ci envoie des ondes électriques de haute fréquence qui vont en dégageant de la chaleur, détruire les cellules de la muqueuse utérine. La procédure ne dure en moyenne que 90 secondes et l’intégralité de l’endomètre est ainsi retirée grâce à ce système de thermo-coagulation », explique Gil Dubernard.
Dans 91% des cas cette technique permet de réduire les saignements. De plus, elle est très peu douloureuse. « Près de 75% des patientes ne prennent pas d’antalgiques au réveil », note le Pr Dubernard.
Avant l’arrivée de cette technique, « les solutions les plus utilisées reposaient sur le curetage de la paroi de l’endomètre, peu efficace, et l’hystérectomie ». Cette dernière s’avère particulièrement traumatisante, dans la mesure où elle consiste à retirer l’utérus. « Je ne connais pas de femme qui soit ravie de se voir enlever son utérus. C’est une partie de sa féminité qui disparaît », souligne-t-il.
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Source : Interview du Pr Gil Dubernard, gynécologue à l’hôpital de la Croix Rousse, à Lyon, 9 mars 2012