Contre l’obésité, de l’activité physique dès 2 ans !

27 janvier 2017

Il semble que les comportements sains doivent être instaurés dès le plus jeune âge. Selon des chercheurs français en effet, à partir de 2 ans, le temps passé devant un écran ou le fait de jouer en plein air sont déterminants dans le risque de survenue d’une obésité plus tard dans la vie.

« Les comportements impliqués dans la balance énergétique et connus pour influencer le risque d’obésité interviennent très tôt dans la vie de l’enfant ». Voici le constat dressé par des chercheurs de l’INSERM*.

Différentes études avaient déjà été réalisées chez des enfants d’âge scolaire. Elles avaient démontré que la sédentarité (mesurée à partir du temps passé devant les écrans), une moindre activité physique et la consommation d’aliments à forte densité énergétique étaient liés au surpoids. Mais qu’en est-il chez les enfants de moins de 3 ans ?

Pour le savoir, les scientifiques ont mené un travail auprès de 883 petits de la cohorte EDEN. Démarrée en 2003, cette étude a suivi des femmes, du début de leur grossesse, jusqu’aux 10 ans de leur enfant. Les scientifiques ont ainsi questionné les parents sur l’alimentation de leur fils ou de leur fille, ainsi que sur le temps passé devant la télévision et celui consacré aux jeux de plein air. En effet, courir ou pédaler dans un parc apparaît comme la principale source d’activité physique des petits.

Adopter les bons réflexes tout petit

L’analyse a été conduite de façon séparée pour les deux sexes, car « dès l’âge de 2 ans, l’activité physique et le pourcentage de masse grasse diffèrent entre les filles et les garçons », précise Sandrine Lioret, qui a co-encadré ce travail. « En effet, la littérature a montré que dès 2 ans, les garçons sont plus actifs et les filles présentent un pourcentage de masse grasse plus importante. »

Résultat, plus les garçons passent de temps devant des écrans à 2 ans, plus ils ont un pourcentage de masse grasse corporelle élevé à 5 ans. En effet, le temps passé devant la télé est un temps qu’ils ne consacrent pas à se dépenser physiquement.

Chez les filles, celles qui passent le moins de temps dehors à 2 ans présentent un risque accru de développement de la masse grasse.

Des observations finalement très proches qui témoignent de l’importance d’une acticité physique dès l’enfance, quel que soit le sexe. Même si ces résultats méritent d’être confirmés, « dans un souci de prévention précoce du surpoids, il apparaît pertinent de ne pas s’intéresser uniquement à l’alimentation », continue Sandrine Lioret. « On a tendance à croire que les jeunes enfants sont spontanément et suffisamment actifs. Ces résultats suggèrent l’importance de promouvoir et d’encourager les jeux en plein air dès le plus jeune âge, et de limiter l’exposition aux écrans. C’est également sur ces pratiques qu’il faut appuyer les messages de prévention. »

* Unité 1153 Inserm/Université Denis Diderot/Université Paris Nord/Inra, Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité, équipe ORCHAD (early ORigin of the Child’s Health And Development), Paris.

  • Source : INSERM, 24 janvier 2017- Interview de Sandrine Lioret, 26 janvier 2017

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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