Coronavirus nCoV : appelez-le désormais MERS
16 mai 2013
Une ambulance de l’hôpital Al-Asha en Arabie Saoudite où sont hospitalisés les deux professionnels de santé infectés récemment. ©www.alahsahospital.com.sa/
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte deux nouveau cas d’infection par le nouveau coronavirus (nCoV), en Arabie Saoudite. Il s’agit de professionnels de santé qui ont été préalablement exposés à des patients infectés. Les dernières nouvelles en la matière, font également état de candidats-vaccins à l’étude. Mais aussi et surtout d’un travail recommandant le nouveau nom (anglophone) à donner à ce coronavirus : MERS-Cov. Point de situation.
40 cas dont 20 mortels. Dans son dernier bilan épidémiologique publié mercredi 15 mai en soirée, l’OMS a recensé 40 malades dans le monde. Au total, 20 ont déjà succombé à ce virus proche de celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Le premier signalement de ce nouveau coronavirus a été effectué le 23 septembre 2012. Ces 40 cas ont été notifiés dans 6 pays : Arabie Saoudite (31 cas), Jordanie (2), Qatar (2), Royaume-Uni (2), Emirats Arabes Unis (1) et France (2).
L’OMS conseille « au personnel soignant de faire preuve de vigilance à l’égard des voyageurs qui se sont rendus récemment dans des zones touchées par le virus et chez lesquels apparaît une infection respiratoire aiguë sévère. Il est rappelé aux cliniciens qu’une infection à nCoV doit être envisagée même en présence de signes et de symptômes atypiques chez les personnes dont l’immunité est notablement diminuée ».
Très loin du vaccin… Pour l’heure, la prise en charge des patients s’effectue dans des services de réanimation et consiste à les isoler. Si la question de la vaccination apparaît prématurée, quelques études font état de difficultés en la matière. « La mise au point de vaccins contre les coronavirus apparaît difficile », explique Gregory Hartl, directeur du département médias de l’OMS, sur son compte Twitter.
Il s’appuie notamment sur un travail publié ce jeudi dans la revue Plos One. Les auteurs ont travaillé sur quatre candidats-vaccins contre le coronavirus du SRAS. Résultat, ils ont observé, chez la souris des effets secondaires aussi inattendus que graves, de type hypersensibilité pulmonaire.
Leurs constats sont-ils extrapolables au nCoV ? « Pas forcément », nous précise le Pr Bruno Lina, virologue, Directeur du Centre national de Référence (CNR) des virus influenzae, au CHU de Lyon. « Il convient effectivement d’être prudent avec ces vaccins ».
Le MERS. Un dernier point : un débat entre experts internationaux est engagé pour donner un nom à ce « nouveau coronavirus ». Comme le souligne à juste titre Bruno Lina, « il est en effet nouveau, jusqu’au prochain… ».
Dans un article publié jeudi 15 mai dans la revue Virology, des experts du Comité international de taxonomie des virus recommandent désormais l’appellation MERS-Cov. L’emploi de celle-ci est aussi vivement appuyé par l’OMS. En anglais, l’acronyme MERS signifie Middle East Respiratory Syndrome. En français, l’on pourrait traduire par Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Ou peut-être tout simplement par syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO).
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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Source : OMS, Novel coronavirus Infection – update, 15 mai 2013 – Interview du Pr Bruno Lina, 16 mai 2013 – Virology, J. Virol. doi:10.1128/JVI.01244-13