











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Côte d’Ivoire : les antirétroviraux commencent à manquer
L’approvisionnement en ARV a été gravement perturbé par les blocus et les affrontements partisans entre les tenants du président élu Alassane Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo. Résultat : dans de nombreuses parties du pays, les séropositifs n’ont plus accès à leur traitement. « Les patients du quartier d’Abobo au nord d’Abidjan, n’ont pu acheter leurs médicaments qu’à la fin janvier. Et à Danané, à l’ouest du pays, les ARV n’ont été distribués qu’il y a deux semaines, après deux mois d’attente », a indiqué Yaya Coulibaly, président du Réseau Ivoirien des personnes vivant avec le VIH/SIDA (RIP+).
« L’interruption des traitements peut provoquer une résistance aux médicaments et le système sanitaire du pays n’est pas totalement équipé pour y faire face », s’inquiète pour sa part Claude Bayeto, directeur exécutif de RIP+. Si la situation ne devait pas s’améliorer rapidement, « nous devrions nous attendre à un véritable désastre », a-t-il ajouté.
Dons en péril
Côté donateurs, la situation pourrait à terme, mettre en péril la poursuite des financements. Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme continue d’assurer l’approvisionnement et la distribution des traitements qui présente un caractère vital – contre le VIH naturellement, mais également contre le paludisme. Il a néanmoins d’ores et déjà « pris des mesures pour sauvegarder ses stocks et ses fonds en Côte d’Ivoire ». Et la Banque mondiale quant à elle, a fermé ses bureaux d’Abidjan. Pour Claude Bayeto, cette décision est « inquiétante », alors que certains programmes sont dans leur seconde année de mise en place.
Depuis 2008, les traitements contre le VIH/SIDA sont entièrement pris en charge par le gouvernement ivoirien. Et cela bien sûr, essentiellement grâce aux financements de donateurs internationaux. En 2010, le nombre de malades traités était estimé à 104 000. « Il faut s’attendre à de graves conséquences pour les patients, si le soutien des donateurs est compromis », a rappelé Nathalie Sadia Gahaley, directrice exécutive de l’ONG Lumière action.
Source : IRIN, Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, 5 janvier 2011
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