La course à pied, un renfort pour nos os
09 juin 2016
Brian A Jackson/shutterstock.com
Contraignante pour nos articulations, la course à pied serait toutefois plus bénéfique que le vélo, pour notre santé osseuse. C’est en effet ce que montrent des chercheurs italiens à partir de relevés biologiques réalisés chez des « ultra »-sportifs. Explications.
Le Dr Giovanni Lombardi et son équipe de l’Istituto Ortopedico Galeazzi de Milan (Italie) travaillent depuis plusieurs années sur ce sujet. Au cours d’un précédent travail, ils avaient mis en évidence une potentielle fragilité osseuse chez des cyclistes adeptes des longues distances. Et pour cause, certains de ces sportifs présenteraient une résorption osseuse chronique. Laquelle est caractérisée par une libération du calcium de l’os, dans le sang circulant.
Cette fois-ci, les scientifiques ont voulu savoir ce qu’il en était chez les coureurs à pied. Leur travail a porté sur 17 athlètes participant à une course de 65 km en zone montagneuse. Les chercheurs ont mesuré divers paramètres biologiques après la course. A l’image des marqueurs osseux comme l’ostéocalcine et le P1NP mais aussi du glucagon, de la leptine et de l’insuline qui interviennent au niveau de la régulation du métabolisme.
Nos os communiquent…
Par rapport au groupe-contrôle constitué de sportifs modérés, les athlètes présentaient des taux élevés de glucagon et bas en insuline et en leptine à l’issue de la course. « La chute du taux d’insuline est associée à une baisse du niveau des deux protéines, l’ostéocalcine et le P1NP », soulignent-ils. En revanche, quelque temps plus tard au repos, les niveaux de P1NP étaient remontés. Comme si ces sportifs puisaient de l’énergie au sein de leur os pendant la course, sans que cela n’affecte ces derniers. Bien au contraire.
Au final, « nos données montrent que nos os communiquent bel et bien avec les autres organes et tissus », souligne le Dr Lombardi. Il ajoute que les « personnes à risque sur le plan osseux doivent peut-être préférer la course à pied à la natation ou au vélo ». Pour leurs articulations en revanche, c’est une autre histoire…
-
Source : Congrès européen d’endocrinologie, Munich (Allemagne), 28-31 mai 2016
-
Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon