Covid-19 : 25 à 30 000 décès supplémentaires

22 juillet 2020

Combien de décès sont-ils en lien avec l'épidémie de Covid-19 en France ? Entre 25 à 30 000 entre le 2 mars et le 31 mai, selon un rapport d'étape publié aujourd'hui par Santé publique France. Qui déplore de ne pas pouvoir donner de chiffres plus précis : dans notre pays, les causes de la mort ne sont pas systématiquement renseignées.

Au début du mois, l’Insee révélait que durant la crise du Covid-19, le nombre de décès enregistré en France avait augmenté de 25% par rapport à la même période l’an dernier (mars-avril) . Pour établir ce taux, l’institut s’était basé sur les données de décès issues des registres d’état civil. Des données qui ne renseignent pas sur les causes de la mort. Ces 25% correspondent donc à des décès « toutes causes confondues », soit environ 25 000 décès supplémentaires.

Pour tenter de proposer une photographie plus fine des conséquences de l’épidémie sur la mortalité, Santé publique France s’est non seulement appuyée sur les données actualisées de l’Insee, mais également sur des indicateurs issus des établissements hospitaliers, des EPHAD, des établissements médico-sociaux, auxquels il faut ajouter les décès certifiés par voie électronique. Toutes ces sources précisent les causes du décès. L’agence conclut que « l’excès de mortalité en lien avec l’épidémie de Covid- 19 entre le 2 mars et le 31 mai 2020 en France se situe entre 25 000 et 30 000 décès en excès ».

Des chiffres imprécis

« En lien avec l’épidémie de Covid-19 » ne signifie pas « strictement imputable à la maladie ». De multiples facteurs ont orienté la mortalité à la hausse et à la baisse pendant la période, par rapport aux années précédentes. Les mesures de confinement, par exemple, ont réduit les décès liés aux accidents de la route ou aux accidents du travail. Mais elles ont fait augmenter les décès liés à des retards de prise en charge… D’où ces chiffres qui demeurent imprécis, déplore Santé publique France, qui plaide pour généraliser « l’utilisation de la certification électronique des décès sur l’ensemble du territoire ». Elle permettrait de « disposer d’une source unique et pérenne pour la surveillance réactive de la mortalité, quelle que soit la nature de la menace sanitaire ».

En attendant, l’agence a tout de même pu dégager quelques tendances. Sur les 10 775 décès attribués au Covid-19 à partir de la certification électronique, « au moins une autre cause de décès était déclarée dans 66% des certificats (que ce soit en comorbidité ou dans le processus morbide des causes ayant conduit au décès). Cette proportion était plus élevée chez les personnes de moins de 40 ans (75%) ». Obésité et cancer étaient les maladies les plus fréquemment associées chez ces malades. Pour les plus de 60 ans, les pathologies cardiaques, et notamment l’hypertension artérielle, étaient le plus souvent mentionnées. Chez les plus de 80 ans, il s’agissait de troubles du rythme et d’insuffisance cardiaque.

  • Source : Santé publique France, le 22 juillet 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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