Covid-19 : comment s’organisent les funérailles ?
26 mars 2020
Le Haut Conseil de la Santé publique vient de rendre un avis sur la prise en charge par les services funéraires des patients victimes du coronavirus. Richard Féret, directeur général délégué de la Confédération des Pompes Funèbres et de la Marbrerie, nous en décrypte les grandes lignes… et fait part de ses inquiétudes.
Le 24 mars, le Haut Conseil de la Santé publique a émis un avis « relatif à la prise en charge du corps d’un patient cas probable ou confirmé Covid-19 ». Un avis qui vient remplacer celui du 18 février. « Quelques changements notables sont à souligner », explique Richard Féret, directeur général délégué de la CPFM, première fédération patronale du secteur funéraire.
Concernant tout d’abord la prise en charge du défunt : « Les transferts de corps dans une housse sont autorisés. Tout comme la toilette. Il est également autorisé de présenter le défunt à une ou deux personnes proches, mais en n’ouvrant la housse que sur 5 à 10 centimètres au niveau du visage », commente-t-il. « En revanche, les soins de thanatopraxie (ou soins de conservation du corps, ndlr) sont interdits. »
Dans la dignité
« Notre objectif est d’organiser des obsèques aussi dignes que possible », continue Richard Féret. « Dans le domaine du raisonnable, il est donc possible d’habiller un défunt et de ne pas le laisser en tenue hospitalière. »
Par ailleurs, la législation actuelle autorise les inhumations et crémations au tout premier cercle familial. « Seules 20 personnes peuvent accompagner – en respectant les distances sanitaires – le défunt. Mais dans les gros foyers de contamination, des dispositions locales n’autorisent que les très très proches. Parfois même, seuls les professionnels du funéraire sont autorisés. »
Toujours dans cet esprit de dignité, Richard Féret continue en expliquant que dans ce contexte troublé, « il sera possible de faire, dans un second temps, une cérémonie d’hommage ».
Vers un problème de salubrité publique ?
Problème, combien de temps cet avis du HCSP va-t-il pouvoir tenir ? « Nous ne sommes pas considérés par le ministère de la Santé comme étant en première ligne », affirme Richard Féret. « Le HCSP nous recommande de porter gants, lunettes, masques, charlottes et combinaisons lors de la pratique des services funéraires. Nous fonctionnons grâce aux stocks. Mais qu’adviendra-t-il lorsque ceux-ci viendront à manquer ? Nous risquons de nous retrouver face à un réel problème de salubrité publique », conclut-il inquiet.
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Source : Interview de Richard Féret, 25 mars 2020
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet