Covid-19 et anxiété : les étudiants particulièrement exposés

10 novembre 2021

L’épidémie de Covid-19 est maintenant bien connue pour exacerber les troubles mentaux. Selon une étude française, les étudiants seraient particulièrement concernés. Pendant les deux premiers confinements en effet, les prévalences des manifestations anxieuses et dépressives, ainsi que des pensées suicidaires, étaient plus élevées dans cette population.

Hors épidémie, le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-25 ans et les taux d’anxiété et de dépression sont particulièrement élevés dans cette population. Face à ce constat inquiétant, des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bordeaux ont étudié de plus près la santé mentale des étudiants durant la pandémie de Covid-19 et lors des différents confinements. Les problèmes psychologiques ont-ils été particulièrement exacerbés ?

Entre mars 2020 et janvier 2021, période couvrant le premier et second confinement, les scientifiques ont recruté près de 4 000 personnes réparties en deux groupes : les étudiants et les non étudiants.

Une détresse « plus forte qu’avant l’épidémie »

Chaque participant a été invité à évaluer en ligne sa santé mentale. Les analyses ont montré que sur la semaine précédant les phases de tests, 36,6% des étudiants ont déclaré des symptômes dépressifs (contre 20,1% des non étudiants) et 27,5% des symptômes d’anxiété (contre 16,9%). De plus, 12,7% des étudiants ont rapporté des pensées suicidaires (contre 7,9% des non étudiants). Des problèmes qui semblent aller crescendo puisque lors du deuxième confinement, près de la moitié des étudiants rapportait des symptômes dépressifs contre 36% lors du premier confinement.

Pour Christophe Tzourio, co-auteur de l’étude, « il est important de réaliser que ce problème ne sera pas résolu simplement parce que les confinements ont cessé. La détresse d’un grand nombre d’étudiants est toujours très présente et beaucoup plus forte qu’avant l’épidémie. Il faut réaliser que les problèmes de santé mentale des étudiants ne sont pas derrière nous mais devant nous et qu’ils sont très diffus. »

Face à cette question, les scientifiques ont donc décidé de travailler sur une intervention afin d’aider les étudiants sur ces questions complexes. Dans les mois qui viennent, l’équipe va développer et tester une application mobile. L’un des objectifs sera de permettre de tester sa santé mentale et de solliciter, si besoin, des professionnels de santé en cas de détresse.

  • Source : Inserm, 9 novembre 2021

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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