Covid-19: explosion des troubles anxieux et dépressif en 2020

19 octobre 2021

C’est désormais acquis : la crise de la Covid-19 a eu des effets néfastes importants sur la santé mentale. Une nouvelle étude chiffre son impact en matière d’incidence des troubles anxieux et dépressifs au niveau mondial.

Troubles anxieux et troubles dépressifs font partie des manifestations de mal-être causées ou favorisées par la pandémie de Covid-19 et la crise associée. C’est un fait confirmé par de nombreuses études, la plupart basées sur des enquêtes menées sur une région ou un pays et sur un temps court. Un récent travail australien permet de quantifier cette dynamique sur une année entière* dans 204 pays et territoires. La revue de la littérature scientifique sur le sujet portant sur 49 études au total donne une vision globale de ce fléau.

« Ne rien faire n’est pas une option »

La méta-analyse conduite par l’équipe du Dr Damian Santomauro de la University of Queensland révèle une hausse du nombre de cas de troubles dépressifs de 28% en un an. Pour les troubles anxieux, cette augmentation est de 26%. Pour parvenir à ce constat, les auteurs ont utilisé un modèle mathématique révélant que sans la pandémie, il y aurait dû y avoir 193 millions de cas de troubles dépressifs sévères en 2020 dans le monde. Or, il y en a eu 246 millions. Pour les troubles anxieux, les chiffres étaient de 374 millions en réalité contre la prédiction sans pandémie de 298 millions. Autre constat, les femmes et les jeunes sont les plus touchés.

Ces résultats se basent essentiellement sur des études majoritairement menées dans les pays riches ou en développement en raison de l’absence de données de qualité issues des pays pauvres. Ce qui suggère que ces résultats sous-estiment peut-être encore l’impact de la crise sur la santé mentale mondiale. Quoi qu’il en soit, les auteurs rappellent que, déjà avant la pandémie, « la plupart des systèmes de santé étaient largement sous dotés en matière de santé mentale ». Ce qui signifie que le défi induit par la crise risque d’être énorme. Pour autant « ne rien faire ne peut pas être un option », concluent-ils.

*entre le 1er janvier 2020 et le 29 janvier 2021

  • Source : University of Queensland, Australie

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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