Covid-19 : la corticothérapie contre les formes sévères ?
03 septembre 2020
Pour certains patients, la Covid-19 peut sévir fortement sur le plan respiratoire. Selon une récente méta-analyse, un traitement par corticothérapie présenterait des bénéfices pour ces malades.
Certains patients souffrent d’une forme sévère de la Covid-19 avec une insuffisance respiratoire aiguë. A ce jour, les traitements prodigués relevaient de l’oxygénation et de la ventilation artificielle.
Mais d’autres médicament ne pourraient-ils pas apaiser ces patients ? La question est une « priorité pour améliorer la prise en charge et le pronostic vital des patients », atteste lePr Pierre-François Dequin*, co-auteur de l’étude CAPE-COVID, réalisée en partenariat avec l’AP-HP. Un travail paru dans le Journal of the American Medical Association, en parallèle de la publication dans cette même revue d’une méta-analyse coordonnée par l’OMS et l’Université de Bristol.
–21% du risque de mortalité
Au total, ces travaux regroupent 7 études (dont CAPE-COVID), et recrutent « 1 703 patients provenant de 12 pays ayant reçu par tirage au sort, soit les soins standards, soit un placebo associé aux soins standards, soit un corticoïde (dexamethasone, hydrocortisone ou methylprednisolone) ». Résultat, « entre 3 et 4 semaines après le début du traitement, les patients traités par un corticoïde présentaient un risque relatif de mortalité inférieur de 21% par rapport aux patients recevant le seul traitement symptomatique ou le traitement symptomatique associé au placebo. De plus, aucun effet secondaire spécifique au traitement par corticoïdes n’a été mis en évidence ».
Déjà en juillet 2020, des scientifiques britanniques** révélait l’efficacité de de la dexamethasone, corticoïde de synthèse diminuant de 11% environ le risque de mortalité à 4 semaines « chez les patients hospitalisés pour une Covid-19, par rapport au traitement usuel ».
*Unité Inserm 1100 Centre d’étude des pathologies respiratoires – Service de médecine intensive – réanimation, CHU de Tours
**Étude RECOERYs
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Source : Inserm, Journal of the American Medical Association, le 2 septembre 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Dominique Salomon