Covid-19 : la malbouffe pointée du doigt
11 juin 2020
Selon des chercheurs londoniens, l’industrie alimentaire « partage la responsabilité» de la gravité de l’épidémie de Covid-19.
Dans les colonnes du British medical Journal (BMJ), des chercheurs de l’Université Queen Mary de Londres dénoncent le rôle de l’industrie alimentaire dans l’épidémie de Covid-19. Selon eux, la malbouffe n’est pas étrangère aux conséquences dévastatrices.
« Les niveaux de surpoids et d’obésité ont maintenant atteint 65 à 70% dans les populations adultes du Royaume-Uni et des États-Unis », alertent-ils. « L’obésité est une cause majeure d’hypertension artérielle, de diabète de type 2, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancer, et des preuves croissantes suggèrent également qu’elle est un facteur de risque indépendant de décès par Covid-19. »
En effet, une étude menée par les équipes du CHRU de Lille montre que plus de 47 % des patients infectés par le coronavirus et entrant en réanimation sont en situation d’obésité et que la forme sévère (à savoir un IMC supérieur à 35) augmente significativement le risque d’être placé sous respiration mécanique invasive.
Trop d’aliments transformés
Et pour les auteurs britanniques, l’épidémie de Covid-19 a exacerbé par la pandémie d’obésité. « Des perturbations des chaînes d’approvisionnement et des achats de panique ont limité l’accès aux aliments frais », expliquent-ils, « faisant ainsi pencher la balance vers une plus grande consommation d’aliments hautement transformés et de ceux qui ont une longue durée de conservation qui sont généralement riches en sel, en sucre et en graisses saturées ».
Ils soutiennent par ailleurs que depuis le début de la pandémie de coronavirus, « l’industrie alimentaire a utilisé ce prétexte comme une opportunité de marketing (par exemple, en offrant un demi-million de “smiles” sous forme de beignets au personnel National Health Service du Royaume-Uni). »
« Réduire le sel, le sucre et les graisses saturées dans tous les domaines améliorerait le régime alimentaire de l’ensemble de la population et apporterait des avantages encore plus importants aux personnes les plus défavorisées socialement », concluent-ils. « Le bilan de la morbidité et de la mortalité du Covid-19 a rendu cela encore plus évident. »