Covid-19 : la vitamine D, en attendant le vaccin ?
16 novembre 2020
Pfizer, Sanofi, Moderna... Alors que les grands laboratoires pharmaceutiques annoncent les uns après les autres la mise au point de leurs vaccins, un autre moyen de prévenir la contamination par le Sars-CoV-2 suscite l'intérêt de plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde : la supplémentation en vitamine D.
Augmenter ses apports en vitamine D. C’est un conseil que médecins et pharmaciens sont nombreux à donner aux personnes voulant stimuler leur système immunitaire, pour éviter une infection ou après avoir été atteints par la Covid-19. C’est également une option plébiscitée par des chercheurs espagnols, qui ont observé une carence en vitamine D chez 80% de leurs 216 patients atteints de la Covid-19.
Depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs revues de la littérature scientifique semblent confirmer l’intérêt de la supplémentation en vitamine D, identifiée depuis 2017 par l’Organisation mondiale de la santé comme un moyen efficace de prévenir les infections des voies respiratoires. L’une de ces études résume : « une supplémentation adéquate en vitamine D doit être mise en œuvre dans les populations où la carence en vitamine D est répandue. Il n’y a rien à perdre de cette implémentation, et potentiellement beaucoup à gagner ».
Angleterre, Norvège…
A ce stade, l’OMS ne recommande pas (encore ?) une telle supplémentation pour prévenir la Covid-19. Mais certains pays prennent les devants. Ainsi, en Angleterre, le gouvernement a très officiellement demandé à ses agences de santé publique de produire des recommandations pour son utilisation dans le cadre de la pandémie. Il s’apprêterait, selon The Daily Telegraph, à fournir gratuitement des doses de vitamine D à 2 millions de personnes âgées et vulnérables, à partir de décembre et pour une durée de 4 mois.
En Norvège, c’est la traditionnelle huile de foie de morue, très riche en vitamine D, qui intéresse les chercheurs. L’hôpital universitaire d’Oslo a lancé la semaine dernière un appel à 70 000 volontaires pour cette vaste étude, qui s’achèvera en avril 2021. « La moitié des 70 000 participants prendra de l’huile de foie de morue chaque jour tandis que l’autre moitié recevra un placebo. Les participants ne seront pas informés à quel groupe ils appartiennent », précise l’hôpital, qui veut mesurer les éventuels bienfaits de l’huile de foie de morue sur la Covid-19, mais aussi sur la grippe et les rhumes.
Et en France ?
Un essai est en cours au CHU d’Angers. Le projet CoVit-Trial, coordonné par ce CHU et qui inclut des patients issus de 8 autres établissements hospitaliers, a pour objectif « d’évaluer l’efficacité de l’administration d’une forte dose de vitamine D comparée à une dose standard chez les patients âgés atteints de Covid-19 ». L’essai clinique s’achèvera début 2021, et ses conclusions sont très attendues « compte tenu du haut niveau de preuve que cet essai pourrait apporter. Aucune donnée issue d’une étude interventionnelle n’est disponible chez l’adulte âgé ».
Début octobre, dans une étude publiée dans Nutrients, l’équipe de gériatrie du CHU avait conclu qu’une supplémentation régulière en vitamine D chez des patients âgés, fragiles, hospitalisés et souffrant de Covid-19 était associée à une forme moins grave et à un meilleure taux de survie. Ce travail portait sur 77 patients.
A savoir : Selon la version grand public du dictionnaire médical Vidal, « un surdosage en vitamine D provoque des nausées, des maux de tête, des douleurs des muscles et des os, des troubles du rythme cardiaque, ainsi que des dépôts de calcium dans les reins, les vaisseaux sanguins, le cœur et les poumons. De graves troubles rénaux peuvent apparaître et mettre la vie en danger ». Ces effets indésirables apparaissent dès que l’apport quotidien dépasse 50 000 UI, équivalentes à 1,25 mg par jour.
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Source : OMS, The Daily Mail, Hôpital universitaire d'Oslo, CHU d'Angers, Vidal, le 16 novembre 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet