Covid-19 : les confinements ont-ils affecté les apprentissages des bébés ?
21 octobre 2022
Les premiers mois de la vie d’un bébé sont riches en apprentissages en tous genres, dont la communication. La pandémie et les confinements ont-ils eu un effet sur le développement des capacités des bébés nés pendant cette période ? Apparemment oui, selon une étude irlandaise.
La première année de vie d’un bébé est jalonnée d’une série d’étapes, au cours desquelles il améliore sans cesse ses capacités, notamment en matière de communication. Ainsi, « vers 2 à 4 mois, les bébés commencent à gazouiller. Peu à peu, on peut voir apparaître les premières syllabes », indique le site élaboré par Santé publique France pour les jeunes parents, 1000 Premiers jours. Viennent ensuite les suites de syllabes et, aux alentours d’un an, les premiers vrais mots.
Bien évidemment, chaque enfant avance à son rythme et selon son environnement. Plus il est entouré d’adultes attentifs qui lui répondent et interagissent avec lui, plus il aura envie de communiquer. Mais que se passe-t-il lorsque ces conditions ne sont pas réunies ? Les bébés nés pendant les premiers mois de pandémie et de confinement ont-ils vu leurs capacités de communication affectées par la réduction imposée des interactions sociales ?
Résilients et curieux
Ces éventuels effets des confinements sur le développement des bébés ont fait l’objet d’une étude observationnelle menée en Irlande et parue dans la revue Archives of Disease in Childhood. Les chercheurs ont comparé les résultats d’une cohorte d’environ 300 bébés nés entre mars et mai 2020 et d’une cohorte de plus d’un millier d’enfants nés entre 2008 et 2011. Ils ont retenu une dizaine de paramètres correspondant aux étapes normalement franchies par un enfant entre 0 et un an. Parmi eux : la capacité à ramper, à empiler des briques, connaître son prénom, exprimer un mot, pointer les objets ou dire « au revoir ».
Que montrent les résultats ? Que les enfants nés pendant la pandémie semblent avoir franchi moins d’étapes du développement de la communication sociale à l’âge d’un an que les enfants de l’autre cohorte. S’ils étaient plus nombreux à savoir ramper (parce qu’ils ont passé plus de temps à la maison ?), ils étaient en revanche moins nombreux à exprimer un mot « définitif et significatif » (77% pour les bébés nés en 2020 contre 89% pour la cohorte 20028-2011), à savoir montrer un objet du doigt (84% contre 93%) et à dire « au revoir » (88% contre 94,5%).
Il faut toutefois souligner les limites de cette étude : les deux cohortes n’étaient pas exactement les mêmes et les résultats reposent sur les déclarations des parents. Quoi qu’il en soit, rassurent les auteurs de l’étude, « les bébés sont résilients et curieux par nature » et le retour à la normale avec l’augmentation des interactions sociales ont certainement conduit ces enfants à « rattraper » leur éventuel retard. « Cependant, cette cohorte et d’autres devront être suivies jusqu’à l’âge scolaire pour s’assurer que c’est bien le cas ».
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Source : 1000-premiers-jours.fr, Archives of Disease in Childhood - Octobre 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet