Covid-19 : les Français inégaux face à l’anxiété
07 mai 2020
La pandémie de Covid-19 et la mise en place du confinement ont eu de nombreux effets sur la vie et la santé des Français. Quel a été l’impact de ce contexte anxiogène sur leur santé mentale ? Une étude de Santé publique France basée sur un sondage révèle de fortes inégalités en termes d’anxiété ressentie ces dernières semaines.
Les Français sont-ils plus anxieux qu’avant en raison du Covid-19 et du confinement ? Pour le déterminer, Santé publique France avait mis en place une surveillance comportementale et psychologique dont l’objectif était, entre autres, d’évaluer l’état de la santé mentale de la population. C’est par le biais d’un sondage que cette étude a été menée. « Lors de chacune des vagues (épidémiques ndlr), un échantillon indépendant de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine a été interrogé par Internet », précise l’agence. Les premiers résultats révèlent la situation lors des deux premières vagues du 23 au 25 mars et du 30 mars au 1er avril 2020.
Premier constat, une hausse de l’anxiété a été largement observée lors de la première vague, avec une prévalence de 26,7%, soit un taux deux fois supérieur à celui observé dans une enquête précédente (13,5% en 2017). Lors de la deuxième vague, la prévalence de l’anxiété avait significativement diminué à 21,5%. Toutefois tous les Français se sont révélés inégaux face à ce phénomène.
Davantage d’anxiété chez les plus fragiles
Sans surprise, certains facteurs exposent à un risque plus élevé d’anxiété. C’est le cas de caractéristiques sociodémographiques : être une femme, un parent d’enfant(s) de 16 ans ou moins, déclarer une situation financière difficile. Enfin, un niveau plus faible de connaissances concernant le Covid-19 est aussi associé à une anxiété plus marquée.
D’ailleurs, « la diminution de la prévalence de l’anxiété n’a pas été observée chez des personnes déclarant une situation financière difficile, celles de catégories socioprofessionnelles les moins favorisées ou encore celles vivant en promiscuité, traduisant ainsi un creusement des inégalités de santé en situation de confinement » poursuit Santé publique France.
Ces constats mettent en évidence « la nécessité de protéger et d’accompagner les ménages les plus précaires », conclut l’agence. Et une inquiétude nouvelle pointe chez les auteurs : le déconfinement pourrait-il augmenter les états anxieux, dans la mesure où ils ont constaté « un effet protecteur du confinement sur l’anxiété » ?
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Source : Santé publique France, 7 mai 2020
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet