Covid-19 : les personnes à risque toujours vulnérables
28 juin 2023
La Covid-19 serait-elle derrière nous ? Certes la pandémie recule, mais le virus reste toujours imprévisible. Surtout, les personnes à risque restent les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie et d’être hospitalisées. C’est pourquoi la vigilance de tous face au virus reste de mise.
Depuis plus de 3 ans maintenant, la Covid-19 s’est installée partout dans le monde et a considérablement modifié nos habitudes sociales. Ces derniers mois, néanmoins, et c’est une victoire, la pandémie a perdu du terrain. Mais parallèlement, l’application des gestes barrière a elle aussi considérablement reculé, avec des conséquences délétères potentielles sur ceux d’entre nous qui sont les plus fragiles. Car de manière générale notre degré de vigilance face au virus s’effondre.
Des gestes barrière toujours indispensables
Selon une étude Pfizer/IPSOS, 40% des Français déclarent ne plus être préoccupés par la Covid-19. Et plus de 25% la considèrent comme une maladie bénigne. La même proportion estime que les gestes barrières sont inutiles (22%) et que l’épidémie est terminée (27%). Ces chiffres illustrent à quel point la société française dans son ensemble souhaite passer à autre chose. Tourner la page en somme.
Problème, ce constat certes compréhensible pour les moins fragiles d’entre nous, s’étend aux personnes à risque de développer une forme sévère de la maladie. Parmi ces dernières, seule une sur trois préviendrait immédiatement son médecin si elle s’avérait positive à la covid-19. En outre seulement 17% de cette population demande à ses proches d’appliquer systématiquement les gestes barrières en sa présence.
« Je ne suis malheureusement pas très surprise par ces chiffres au niveau de la population générale », explique Mélanie Gallant Dewavrin, Directrice de l’association des malades, aidants et transplantés hypertension pulmonaire (HTaPFrance). « Mais constater que les personnes à risque se sentent à peine plus concernées que la population générale, je trouve cela très inquiétant. C’est très dangereux de se sentir aussi détaché de la Covid-19, de considérer que le virus n’est plus parmi nous. Car en réalité, il est toujours là et provoque des complications chez les personnes les plus à risque. »
La Covid-19 toujours un danger potentiel pour les personnes à risque
Chez les patients souffrant d’un cancer par exemple, le risque de complications respiratoires et d’hospitalisations est 4 à 5 fois supérieur à la population générale. En outre, l’étude française SEVARVIR a montré qu’entre janvier et juin 2022, 43% des patients hospitalisés en soins critiques pour Omicron en France étaient des patients immunodéprimés. Toujours selon cette étude, parmi les patients admis en réanimation, la part des patients obèses était également très élevée (38%). Trois chiffres qui illustrent la vulnérabilité des personnes à risque.
Pourtant, si les personnes à risque se déclarent un peu plus préoccupées par la Covid-19 que la moyenne des Français, nombre d’entre elles minimisent leur vulnérabilité face au virus.
« Chacun d’entre nous se doit d’être vigilant », explique Mélanie Gallant Dewavrin. « La population générale vit avec des proches, amis, famille, collègues, qui eux-mêmes vivent avec des malades à risque. Attention soyez vigilant, protégez-les en appliquant toujours les gestes barrière. Quant aux plus vulnérables eux-mêmes, il faut insister sur leur risque de développer des formes graves et d’avoir des complications. J’aimerais leur dire ; ‘ n’oubliez pas les gestes barrière, portez un masque FFP2, demandez à votre entourage d’être également vigilant’. Nous devons développer un cordon sanitaire auprès des populations les plus fragiles, comme nous devrions faire des lieux de santé des sanctuaires où tout le monde porte le masque, car il n’est pas normal que venir pour des soins vous expose à un risque d’infection par la Covid – ou autre. ».
En France, les personnes à risque représentent plus de 20% de la population.
« 1 personne sur 5, cela signifie que l’on a toutes et tous au moins une personne à risque dans notre entourage » déclare Mélanie Gallant Dewavrin. Si vous êtes à risque, que vous êtes symptomatique et que vous êtes positif à la Covid-19, son message est clair. « Avertissez sans attendre votre médecin traitant ou votre spécialiste. Il saura vous proposer la prise en charge la plus adaptée en fonction de votre affection et de votre suivi. C’est un message essentiel à faire passer auprès des personnes à risque mais aussi de leur entourage. »
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Source : Enquête Pfizer/IPSOS « évolution des comportements des Français face à l’épidémie covid-19 ». Décembre 2022 - Santé Publique France. Page consultée le 9 juin 2023. Coronavirus (COVID-19) (santepubliquefrance.fr) - COVID 19 et cancer : les réponses à vos questions | ICM Montpellier (unicancer.fr) . Consulté le 9/6/23 - https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2023-04/note-d-actualit-sur-la-covid-19---covars-27353.pdf Consulté le 9/6/23 - Avis du Conseil scientifique COVID-19. 2 avril 2020
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche