Covid-19 : les variants se développent chez les immunodéprimés ?
02 mai 2022
Comment le SARS-CoV-2 évolue-t-il en divers variants, de plus en plus contagieux ? Une étude britannique, qui a récemment révélé que l’infection la plus longue avait duré 505 jours, suggère le rôle des patients immunodéprimés, en raison de la persistance du virus dans leur organisme.
505 jours, c’est la durée de l’infection au Covid-19 la plus longue constatée jusqu’à présent. Soit presqu’un an et demi. Ce cas reste rare car il concerne un malade immunodéprimé. Ces patients présentent en effet un profil singulier, car ils sont particulièrement à risque de forme grave et de décès.
Mais la durée exceptionnelle de cette infection a interrogé des chercheurs du King’s College London and Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust. Lesquels ont décidé d’étudier ces cas à part afin de mieux comprendre le comportement du virus chez ces malades. Mené entre mars 2020 et décembre 2021, ce travail a malheureusement été marqué par le décès de 4 des 9 patients recrutés. Ils étaient tous soit porteurs du VIH, soit malades d’un cancer ou avaient récemment bénéficié d’une greffe d’organes. Chez les 5 patients encore en vie au terme du travail, l’infection a duré en moyenne 73 jours et plus d’un an pour deux d’entre eux.
Assez de temps pour développer des mutations
Chez ces patients, les scientifiques ont observé l’apparition de plusieurs mutations du virus durant l’infection. Une mutation n’est pas tout à fait un variant, mais elle permet au virus de tester des changements en lui sur un malade. Objectif, être plus efficace pour le pathogène. Les mutations observées ont ensuite été retrouvées chez les variants apparus par la suite durant la pandémie. Ce qui permet au Dr Luke Blagdon Snell, principal auteur de ce travail, d’émettre la théorie suivante : « ces variants ont peut-être réussi à évoluer chez des individus immunodéprimés, car le virus a pu persister suffisamment longtemps pour y parvenir ».
« Il est donc essentiel de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ces patients afin d’éliminer l’infection au plus vite », souligne le Dr Gaia Nebbia, co-auteur. « Cela pourrait prévenir l’apparition de nouveaux variants. »