Covid-19 : Omicron, une inquiétude légitime

29 novembre 2021

Le variant du SARS-CoV-2 baptisé Omicron représente-t-il un réel danger ? Depuis le 26 novembre, il est en tout cas considéré comme « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le point avec Sandrine Sarrazin, chargée de Recherche Inserm au Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy (CIML - Inserm/CNRS/AMU).

Omicron

« Jusqu’à présent, aucun variant ne cumulait autant de mutations », indique Sandrine Sarrazin. En effet, Omicron « présente un peu plus de 30 mutations dans la protéine de spicule, la clé d’entrée du virus dans la cellule, dont une vingtaine jamais vues auparavant », poursuit-elle. Et en plus, « les mutations déjà connues sont la somme de celles observées sur Alpha, Beta et Delta ».

Ce qui explique l’inquiétude légitime de la communauté scientifique, ainsi que des pays ayant déjà pris des mesures restrictives supplémentaires. Parmi ces pays, la France a notamment annoncé la suspension « des vols en provenance de sept pays d’Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Eswatini, Lesotho, Mozambique, Namibie, Zimbabwe) jusqu’au 1er décembre ».

« Le variant le plus inquiétant jamais vu »

Si l’inquiétude est logique, « il faut attendre les résultats des études menées actuellement in vitro pour vérifier si les anticorps générés chez les personnes vaccinées bloquent toujours l’entrée du virus dans les cellules ou non », modère Sandrine Sarrazin. La simple lecture du génome ne permet pas de le savoir. Les premiers résultats devraient arriver rapidement, d’ici une quinzaine de jours. Il s’agit bien néanmoins du « variant le plus inquiétant qu’on ait jamais vu », concède-t-elle.

Heureusement, même en cas de pire scénario (un variant plus contagieux, plus dangereux et qui échappe au vaccin), « nous avons la chance d’avoir des plateformes de fabrication de vaccins ARNm qui permettront de créer une nouvelle formule du vaccin en seulement 6 semaines », souligne Sandrine Sarrazin. Puis, en 100 jours à peine (soit un peu plus de 3 mois), les laboratoires pourront le produire et le distribuer à grande échelle.

En attendant les résultats des études, « il est très important de faire la 3e dose de rappel », conclut-elle. Celle-ci augmente le taux d’anticorps dans le sang ainsi que les chances que certains d’entre eux bloquent ou ralentissent le nouveau variant.

  • Source : interview de Sandrine Sarrazin, chargée de Recherche Inserm au Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy (CIML - Inserm/CNRS/AMU) – ministère en charge de la santé - OMS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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