Covid-19 : un Français sur trois opposé au vaccin

08 février 2021

Alors que la campagne de vaccination se poursuit lentement, les résultats d’une enquête inquiètent. Un tiers des interrogés refuserait tout vaccin contre le coronavirus. La bonne nouvelle ? Ce travail révèle aussi les critères qui pourraient convaincre le reste de la population d’accepter l’immunisation.

Accepterez-vous d’être vacciné contre le SARS-CoV-2 le moment venu ? Voici la question cruciale qu’ont posé des chercheurs du CHU de Bordeaux et de l’Université d’Aix Marseille* à 1 942 adultes en âge de travailler, c’est-à-dire âgés de 18 à 64 ans, dans un questionnaire en ligne.

Le premier constat montre une grande réticence à se faire injecter les deux doses d’un des trois vaccins homologués dans notre pays. En effet, près d’un tiers (29%) des participants a indiqué refuser radicalement toute immunisation contre le coronavirus. Ce refus pourrait empêcher la France d’accéder à l’immunité de groupe. Pour obtenir celle-ci, il faudrait que plus de 60% de la population ait été exposée au virus, par infection ou vaccination.

Ça dépend de l’efficacité et de la provenance

Pour les 71% restant, ceux qui ne refuseraient pas d’emblée le vaccin, leur choix est tout de même soumis à conditions. Deux critères ont été mis en avant : l’origine du vaccin et son efficacité.

Dans le détail, les personnes interrogées ont naturellement exprimé une adhésion potentielle plus élevée à un vaccin efficace à 90% contre un autre à seulement 50%. Mais les participants soulignent surtout qu’ils seraient moins hésitants à se faire immuniser avec un vaccin fabriqué dans l’Union européenne qu’avec un vaccin produit en Chine. La raison ? L’impression qu’en dehors de l’Union européenne et des Etats-Unis, la sécurité n’est pas suffisamment assurée dans le développement et la production pharmaceutique.

A noter : Cette enquête a été réalisée en juillet 2020, à un moment où les mesures les plus strictes avaient été levées et où aucun vaccin n’avait encore démontré son efficacité.

*associés à l’Université d’Aberdeen (Royaume Uni) et financés par Santé publique France

  • Source : The Lancet, 5 février 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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