Covid-19 : un test interprétable à l’œil nu
29 mars 2021
Un nouveau test de détection des anticorps anti-Sars-CoV-2 vient d’être mis au point par une équipe Inserm. Il pourrait venir bientôt s’ajouter à l’arsenal des tests déjà disponibles.
Une goutte de sang, un réactif spécifique et puis c’est tout. Le test de dépistage de la Covid-19 développé récemment par une équipe Inserm fonctionne selon le principe de l’hémagglutination. Ce procédé « repose sur l’agglomération, détectable à l’œil nu, de globules rouges en présence d’anticorps spécifiques », décrivent Etienne Joly, chercheur Inserm à l’Institut de pharmacologie et biologie structurale (CNRS/université Toulouse III – Paul Sabatier) et Alain Townsend à l’université d’Oxford au Royaume-Uni, co-auteurs de ce test.
Concrètement, un seul réactif – qui se compose d’une protéine associant un anticorps reconnaissant une molécule de surface des globules rouges au peptide RBD de la protéine Spike du Sars-CoV-2 – est mis en contact avec du sang. Ce réactif se fixe sur les globules rouges. Si les anticorps anti-Sars-CoV-2 sont présents dans l’échantillon de sang analysé, alors « ces anticorps se fixent simultanément sur des fragments RBD pouvant être sur deux globules rouges différents, ce qui relie ces derniers entre eux, aboutissant à la formation d’un amas ». Résultat, « cette agglomération révèle donc une infection récente ou passée ».
Fiable, bon marché et facile à utiliser
Aucun geste technique n’est requis pour réaliser ce test car le sang peut être prélevé par une simple piqûre au bout du doigt. De plus, le réactif est facile à produire à peu de frais, permettant d’obtenir un test à 0,3 centimes d’euros l’unité. S’il ne sera pas tout de suite accessible au grand public, ce test est dès à présent mis à disposition des laboratoires de recherche qui le souhaitent, dans le but de « les aider dans leurs travaux pour mieux comprendre la dynamique de l’épidémie de Covid-19 », indiquent les auteurs.
A noter : En modifiant la protéine du réactif, ce test pourrait permettre de dépister d’autres maladies comme le VIH ou le bacille tuberculeux. « Il suffira de choisir la protéine virale ou bactérienne ciblée majoritairement par les anticorps », précise Etienne Joly.