Covid : la HAS recommande la vaccination aux moins de 5 ans à risque
20 décembre 2022
Neuvième vague de Covid, grippe saisonnière et bronchiolite. La saison des virus bat son plein, alors que les hôpitaux sont saturés et que se profilent les fêtes de fin d’année. C’est dans ce contexte que la Haute Autorité de Santé (HAS) émet une nouvelle recommandation : vacciner contre le Covid les enfants de 6 mois à 4 ans révolus, lorsqu’ils sont à risque.
Vacciner les enfants contre le SARS-CoV-2 et ses variants. C’est, depuis l’arrivée des vaccins début 2021, l’un des enjeux pour freiner la progression de l’épidémie. Mais si la vaccination de l’ensemble des enfants de 5 à 11 ans a été autorisée en décembre dernier, seuls 3% des moins de 11 ans présentent un schéma vaccinal complet, selon les données de l’Assurance-maladie (contre près de 75% des 12-17 ans et environ 92% des adultes).
Et les plus jeunes ? Jusqu’à l’extension d’indication délivrée le 25 novembre dernier par l’Agence européenne du médicament au vaccin Comirnaty de Pfizer, il n’y avait pas de vaccin disponible pour les enfants de 6 mois à 5 ans révolus. L’immunisation vaccinale est donc désormais possible, et recommandée par la HAS. Son avis repose notamment sur « les travaux de Santé Publique France sur l’évolution épidémiologique récente dans cette classe d’âge : les moins de 1 an représentaient 70% des hospitalisations des 0-17 ans et 84% des admissions en soins critiques ».
Schéma à trois doses
Dans le détail, la HAS recommande tout particulièrement la vaccination aux enfants qui vivent dans l’entourage de personnes immunodéprimées (ou de personnes) ne répondant pas à la vaccination, et surtout aux jeunes enfants à risque de forme grave de la maladie et de décès. Il s’agit des enfants atteints :
- de cardiopathies congénitales ;
- de maladies hépatiques chroniques ;
- de maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu) ;
- de maladies neurologiques ;
- d’une immunodéficience primitive ou induite par médicaments ;
- d’obésité ;
- de diabète ;
- d’hémopathies malignes ;
- de drépanocytose ;
- de trisomie 21.
La vaccination est également encouragée chez les enfants souffrant d’une maladie rénale chronique, d’un handicap neurologique et touchés par un cancer récent.
Concrètement, la posologie du vaccin Comirnaty a été adaptée à 3 microgrammes/dose pour ces très jeunes enfants (contre 30 microgrammes/dose pour les adultes, et 10 microgrammes/dose pour les 5-11 ans). Elle « doit être administrée selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de trois semaines, puis un second intervalle d’au moins 8 semaines ».
Les données disponibles sur le vaccin Pfizer « démontrent notamment après 3 doses une efficacité de 80,3% contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d’âge entre 6 mois à 4 ans qui n’ont pas d’antécédent d’infection ». Elles ne font état ni de décès, de myocardite ou de péricardite post-vaccination.
A noter : de son côté, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires a formulé un nouvel avis rendu public hier. S’il n’a pas appelé au retour du port du masque obligatoire, il a en revanche émis le souhait que celui-ci soit rendu gratuit pour tous « dans tous les lieux où ils sont nécessaires ». Il a également appelé à l’intensification des campagnes de vaccination, contre le Covid et la grippe.