Cuissons et chauffages rudimentaires, causes de cancers digestifs

18 juin 2020

Cuisinières et chauffages rudimentaires sont répandus dans le monde, notamment dans les pays pauvres. Les conséquences pour la santé des adultes et des enfants est terrible. Une étude récente ajoute un risque à ceux déjà connus : celui des cancers digestifs.

Au total, 40 % de la population mondiale utilise encore des combustibles comme le bois, le charbon ou encore du fumier pour se chauffer ou cuire ses repas dans des feux ouverts ou dans des cuisinières rudimentaires. Par manque de moyens alternatifs et sécurisés, ces personnes, vivant pour la plupart dans des pays pauvres, subissent les effets néfastes de ces méthodes sur leur santé. Les conséquences en matière respiratoire sont connues depuis longtemps en raison notamment de l’inhalation de fumées toxiques dégagées par une combustion incomplète. Une étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS à Lyon révèle un dégât supplémentaire, les cancers digestifs.

L’importance de la cheminée

Basée sur le suivi durant 10 ans de 50 045 participants à la Golestan Cohort Study*, cette étude a permis de montrer que les modes de cuisson et de chauffage à l’aide de combustibles issus de la biomasse sont associées à un risque accru de cancer gastrique, de l’oesophage et du colon. Quant à l’usage de kérosène, il est associé à un risque de cancer de l’oesophage.

Autre enseignement de cette étude : l’utilisation de ces cuisinières rudimentaires présente un risque moins important lorsqu’elles sont équipées d’une cheminée. Ce qui signifie que « lorsqu’il n’est pas possible d’opter pour un combustible ‘propre’, il est souvent envisageable de remplacer la cuisinière traditionnelle sans cheminée par un dispositif équipé de cheminée », soulignent les auteurs. Un changement mineur qui réduirait grandement les risques sanitaires.

A noter : Les femmes et les jeunes enfants sont largement les plus exposés à la pollution intérieure de l’air résultant de ces modes de cuisson.

*débutée en 2004 par le Digestive Disease Research Institute de l’Université de Téhéran (Iran), en collaboration avec le CIRC et l’Institut national du Cancer américain

  • Source : CIRC, 17 juin 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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