Trop de gras déséquilibre la flore intestinale
22 septembre 2016
Juan-Gaertner/Shutterstock.com
Un changement d’alimentation, et c’est toute la flore intestinale qui se dérègle avec des répercussions possibles sur la santé. Une étude internationale vient notamment de mettre en évidence, chez la souris, l’influence directe d’une nutrition trop riche en graisse.
Diabète de type 2 ou obésité. Ces pathologies ont souvent été associées à un déséquilibre de la flore intestinale. Certaines bactéries devenant clairement prédominantes, et un intestin perméable, plus susceptible de libérer dans le sang des substances inflammatoires.
Si de nombreuses études se sont intéressées à l’état du microbiote intestinal une fois la pathologie installée, très peu se sont focalisées sur l’installation de ce déséquilibre lors de l’introduction d’une alimentation riche en graisse. Voilà qui est chose faite.
Des changements intestinaux
Une équipe internationale, menée par l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire (Institut Pasteur/INSERM) a concentré ses recherches sur l’intestin grêle. Les chercheurs ont ainsi modifié l’alimentation de souris en leur administrant 70% de lipides. Parallèlement, un groupe témoin a reçu son alimentation ordinaire.
En analysant des échantillons de matières fécales, ils ont pu suivre l’évolution de la composition du microbiote des rongeurs.
Résultat, « un mois seulement après le début de ce nouveau régime riche en graisse, nous avons constaté des changements dans cette composition », note Thierry Pédron, principal auteur de ce travail. « Certaines espèces bactériennes proliféraient tandis que d’autres diminuaient. Par ailleurs, et de façon totalement inédite, nous avons observé une concentration massive des bactéries entre les villosités de l’épithélium intestinal. » Chose surprenante, car d’ordinaire, ces bactéries ne peuvent traverser la paroi intestinale.
Les scientifiques ont en outre découvert que non seulement le microbiote se réorganisait sous l’influence des lipides mais l’intestin, lui-même, subissait des métamorphoses. Rien d’alarmant néanmoins car lorsque les souris ont retrouvé un régime alimentaire équilibré, tout est rentré dans l’ordre au bout d’un mois.