De l’alcool pendant la grossesse ? C’est Bébé qui souffre !

19 octobre 2009

« Ce que la mère boit arrive directement au fœtus. » Au moins c’est clair ! L’alcool passe sans aucune difficulté le placenta et toutes les barrières qui protègent le cerveau de l’enfant à naître, avec des effets ravageurs.

Principale victime : le cerveau. « L’alcool peut perturber le cerveau à toutes les phases de son développement », souligne le Pr Pierre Gressens, neurologue pédiatrique à l’hôpital Robert Debré à Paris. « Multiplication, migration et survie des cellules, mise en place des synapses… l’éthanol est une substance toxique tout au long de la formation cérébrale ». Il n’y a aucun « bon » moment pour boire pendant la grossesse, donc.

« Le seuil de toxicité varie d’une femme à l’autre, voire d’un fœtus à l’autre pour une même femme », explique le Pr Gressens. Le seul message de prévention clair et universel qui vaille est donc le fameux « zéro alcool pendant la grossesse ». Hors alcoolisme pathologique, il s’agit souvent d’alcoolisme mondain, et d’un manque de prise de conscience quant aux risques encourus.

Des conséquences graves. Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est pourtant bien connu maintenant. Retard de croissance et dysmorphie (anomalies du visage et de la tête) s’accompagnent de troubles nerveux. Lesquels se traduisent le plus souvent par un retard mental. Le SAF partiel est aussi problématique : les signes physiques sont absents, empêchant un diagnostic précoce, mais les conséquences neurologiques sont, elles, bien présentes !

  • Source : interview Pr Pierre Gressens, 14 octobre 2009.

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