De l’eau pure, vite…

04 janvier 2005

Une semaine après les raz-de-marée qui ont dévasté l’Asie du Sud, l’eau encore et toujours, pourrait être à l’origine de milliers de morts ces prochaines semaines. Pour 3 à 5 millions de sinistrés, l’accès à l’eau potable et à des latrines sont un enjeu vital !

Sur les côtes submergées, canalisations et stations de traitement des eaux ont été entièrement détruites. Depuis quelques jours, des millions de personnes sont donc exposées à une dizaine de maladies directement liées à l’eau. Parmi elles les affections diarrhéiques, qui en dehors de toute catastrophe tuent dans le monde un enfant toutes les huit secondes !

L’eau n’est pas seule responsable. Il y a la saleté bien sûr, retenue sous des ongles mal entretenus. Ce qui en région sinistrée est courant. Il y a aussi les mouches, qui sont partout et là plus que jamais, omniprésentes… Mais il y a également parmi les vecteurs de diarrhées, l’eau ou les aliments qui ne peuvent plus être lavés.

Pour limiter l’impact de ces maladies, une véritable course contre la montre est lancée. L’OMS a “envoyé des millions de tablettes de purification d’eau” mais aussi des kits d’urgence sanitaire destinés à 2 millions de victimes. Ces kits contiennent des médicaments de base bien sûr, mais aussi des sels de réhydratation orale, des SRO. Lesquels constituent le meilleur moyen de lutte contre la déshydratation associée à la diarrhée aiguë.

Les Etats-membres de l’OMS -et plus généralement des Nations-Unies- se mobilisent également. C’est le cas de la Grande-Bretagne qui a affrété un DC 8 chargé de 48 tonnes d’eau minérale ! Ou de la France qui a envoyé 15 tonnes de médicaments et de matériel de purification d’eau. Mais sur place les premiers constats font craindre le pire. “Une augmentation des cas de diarrhées est déjà constatée dans des camps de déplacés au Sri Lanka et en Inde” nous explique Fadéla Chaïb, chargée de communication à l’OMS. Pour éviter que le bilan de ces maladies ne soit plus important que celui de la catastrophe elle-même, il y a donc urgence …

L’acheminement de l’aide en question…

C’est également ce que craint Philippe Douste-Blazy, le ministre français de la santé arrivé hier à Colombo, la capitale du Sri Lanka. A sa descente d’avion, il s’est rapproché des autorités locales et des représentants de l’OMS. Interrogé par nos confrères de France Inter, il n’en a pas moins déploré “le manque de coordination de l’aide sur place“.

Le ministre a ainsi appelé à la “création d’une force d’intervention internationale capable d’intervenir sur une zone sinistrée en 24 heures. Avec des avions et des hélicoptères pour accéder aux zones les plus isolées, et bien sûr des médicaments. Son objectif serait de pallier les difficultés logistiques rencontrées actuellement en Asie“.

Des difficultés constatées également par les équipes de l’OMS. “Les organisations travaillent ensemble” poursuit Fadéla Chaïb. “Mais il est vrai que face à un désastre de cette ampleur, il est indispensable d’avoir du temps pour coordonner l’ensemble et mettre en place les outils logistiques. Les aides arrivent sur place. Mais le problème reste de les acheminer là où sont les besoins. Par exemple, une ville comme Banda Aceh reste très difficile d’accès, car les routes sont très endommagées. Face à cette situation, le rôle de l’OMS est d’évaluer les besoins des populations en concertation avec les autorités locales, de leur fournir des médicaments, de mettre en place les outils de surveillance de maladies transmissibles et de réactiver les systèmes de vaccination“.

  • Source : Photo copyright Unicef India

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