Du café contre la sclérose en plaques
27 février 2015
Maladie neurologique, la sclérose en plaques (SEP) affecte 80 000 Français. ©Phovoir
Fort, corsé, raffiné… le café délivre bien des saveurs gustatives. Mais au-delà du plaisir, la caféine possède aussi des vertus comme la stimulation cérébrale et le ralentissement du vieillissement neuronal. Des bienfaits tels qu’elle préviendrait l’apparition de pathologies neurodégénératives. « En plus de protéger contre la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, le café serait efficace dans la prévention de la sclérose en plaques (SEP) », viennent de confirmer des chercheurs américains.
Auprès des patients atteints d’une SEP, on connaît les bienfaits des inhalations de chanvre pour atténuer la douleur liée aux troubles de la spasticité musculaire. Une autre plante naturelle, le café, aurait des bienfaits protecteurs au niveau cérébral. L’effet de la caféine contre la progression de certaines maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson) était déjà connu. « Mais boire du café diminue aussi le risque de développer une sclérose en plaques », expliquent des chercheurs de l’American Academy of Neurology.
Quelle action ?
La SEP, première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires, se caractérise par la détérioration progressive de l’enveloppe protectrice des nerfs (fibres de myéline). Au fil du temps, des zones blanchâtres visibles par IRM apparaissent au niveau du cerveau et de la moelle épinière. En fait, la caféine pourrait empêcher l’apparition de ces dépôts anormaux.
Pour le prouver, l’équipe du Pr Ellen Mowry a compilé les résultats de deux études :
- Le premier travail. Des chercheurs suédois avaient suivi 1 629 volontaires prédisposés à développer une SEP et 2 807 personnes en bonne santé. Pour chacun des participants, la consommation de café a été relevée à deux reprises : 5 ans et 10 ans avant la survenue des premiers symptômes. Résultat, « les volontaires abstinents avaient 1,5 fois plus de risque de développer une SEP comparés à ceux qui buvaient un minimum de 6 tasses de café par jour » ;
- La seconde étude. Une équipe américaine a mené une étude similaire auprès de 1 159 personnes exposées au risque de développer une SEP et 1 172 autres ne présentant aucune fragilité neurologique. Résultat, « boire 4 tasses de café au quotidien a réduit de 1,5 fois le risque de développer une SEP », avait observé l’équipe.
A ce jour il n’existe aucun remède contre cette maladie auto-immune. Les seuls traitements consistent à apaiser les douleurs nerveuses et musculaires. Mais cette découverte pourrait ouvrir la voie « au développement de médicaments à base de caféine dans la prise en charge de la SEP », ont conclu les chercheurs, et donc aider à ralentir la perte d’autonomie motrice des patients.
-
Source : American Academy of Neurology, le 26 février 2015.
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet