De l’hydroxychloroquine contre la Covid-19… bilan plus que mitigé
23 juillet 2020
Des scientifiques ont testé l’efficacité de l’hydroxychloroquine chez des macaques, en prévention et en traitement d’une contamination par le SARS-CoV-2. L’enjeu étant de diminuer la charge virale en cas d’exposition à la maladie. Mais les résultats semblent peu concluants.
L’hydroxychloroquine n’a pas fini de faire parler d’elle. Ainsi, les résultats de l’étude REACTing* initiée en février 2020 viennent de tomber. Et le bilan n’est guère positif : cette molécule ne semble pas être particulièrement efficace en prévention ou en traitement d’une contamination par le SARS-CoV-2, coronavirus responsable de l’infection à la Covid-19.
Avant, pendant, après
L’exposition à l’hydroxychloroquine s’est faite sous 3 modalités chez des macaques : « en prévention (avant l’infection des animaux), immédiatement après l’infection, et enfin à distance de l’infection (J+5 après l’infection – au moment de l’apparition des symptômes), avec ou sans azithromycine, un antibiotique également utilisé dans le traitement du COVID-19. Des doses de traitement différentes ont également été testées chez certains groupes d’animaux. »
« Les chercheurs ont procédé à l’analyse de l’hydroxychloroquine, de sa concentration dans le sang et les tissus pour s’assurer qu’elle atteignait bien un niveau comparable à celui observé chez les patients humains traités avec le médicament. »
Résultat, « l’hydroxychloroquine n’a pas protégé les animaux lorsqu’elle était utilisée en prévention de l’infection. Aucune des stratégies n’a par ailleurs démontré d’effet significatif sur les quantités de virus SARS-CoV-2 circulant dans l’organisme par rapport à celles détectées chez des animaux traités par un placebo ». Les seules propriétés antivirales ont été confirmées in vitro**.
Point important, les singes contractent la Covid-19 de la même façon que les humains. Précisément, « la maladie observée chez les primates non humains est très similaire à celle observée chez la majorité des patients atteints de la COVID-19 n’ayant pas besoin d’une hospitalisation ».
A noter : à ce jour, la maladie du Covid-19 a contaminé 15 000 patients à l’échelle mondiale et causé le décès de 617 000 victimes. En France, 178 336 cas et 30 172 décès sont confirmés.
*projet mené par le CEA, l(Inserm, de L’Institut Pasteur, le CNRS, l’Université de Paris-Saclay, l’AP-HM, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et Aix-Marseille université
**cellules en culture
-
Source : Nature, Inserm, le 22 juillet 2020
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet