Décès au CHU de Nantes : toujours des zones d’ombre

30 novembre 2016

A la suite de 3 décès successifs de patients traités par chimiothérapie pour lymphome au CHU de Nantes, Marisol Touraine, ministre en charge de la Santé avait saisi l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Laquelle vient de rendre ses premières conclusions. Résultat, « aucun écart (dans la mise en œuvre du traitement ndlr) ne permet d’expliquer les complications graves » ayant conduit à la mort des patients.

Entre le 10 et le 13 novembre, 4 patients adultes traités pour lymphome au Centre hospitalier universitaire de Nantes ont présenté des complications graves. Trois d’entre eux, âgés de plus de 60 ans, sont décédés. Le quatrième patient (36 ans) est sorti de l’hôpital.

A ce stade des investigations, l’IGAS, « ne relève aucun écart permettant d’expliquer les complications graves observées chez ces quatre patients, concernant les indications, les contrindications, les prescriptions, les reconstitutions, les administrations et la surveillance des traitements de chimiothérapie. »

La mission relève néanmoins que « la principale complication grave présentée par les quatre patients est une myocardite aiguë. » Dès lors, Marisol Touraine demande à l’IGAS de poursuivre son enquête « en examinant plus précisément le processus de déclaration des événements indésirables graves (EIG), les données de pharmacovigilance et les conditions d’approvisionnement en melphalan. » Sur ce dernier point en effet, les médecins du CHU de Nantes avaient eu recours au cyclophosphamide en raison de ruptures d’approvisionnement du melphalan, prévu à l’origine pour le traitement du lymphome.

L’enquête continue

Parallèlement, la ministre demande à l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) et à l’Institut national du cancer (INCa) de :

  • recenser l’ensemble des patients traités pour lymphome en France en 2016 bénéficiant du même protocole de chimiothérapie afin de déterminer précisément la fréquence et les conséquences des complications cardiaques ;
  • solliciter l’European Society for Blood and Marrow Transplantation afin de pouvoir analyser l’utilisation et la tolérance, au niveau européen, du protocole de chimiothérapie utilisé au CHU de Nantes ;
  • réévaluer les préconisations nationales pour la prise en charge des patients traités pour lymphome en France.

A noter que l’enquête préliminaire ouverte le 18 novembre par le parquet de Paris après le signalement du CHU de Nantes se poursuit.

  • Source : Ministère des Affaires sociales et de la Santé, 29 novembre 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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