Décès de Rick Davies, cofondateur de Supertramp : qu’est-ce qu’un myélome multiple ?

08 septembre 2025

La scène musicale mondiale est en deuil. Rick Davies, cofondateur du groupe de rock progressif Supertramp, s'est éteint à l'âge de 81 ans des suites d'un myélome multiple, une forme rare mais agressive de cancer sanguin.

Né en 1944 à Swindon au Royaume-Uni, Richard « Rick » Davies a marqué l’histoire du rock en créant Supertramp en 1969 avec Roger Hodgson. Ce 8 septembre, on apprend le décès du musicien et chanteur, emporté par un myélome multiple, diagnostiqué en 2015.

Le myélome multiple est un cancer hématologique relativement rare, représentant environ 1 % de l’ensemble des cancers et 10 % des cancers du sang. En France, on compte environ 4 500 nouveaux cas par an. L’âge moyen des personnes atteintes est d’environ 70 ans.

Des douleurs osseuses qui persistent

Cette maladie, autrefois appelée « maladie de Kahler », se caractérise par la prolifération incontrôlée dans la moelle osseuse de plasmocytes tumoraux. Ces cellules, normalement chargées de fabriquer les anticorps nécessaires à notre défense immunitaire, deviennent cancéreuses et produisent toutes le même anticorps anormal (immunoglobuline monoclonale).

Le myélome multiple peut être particulièrement sournois. Dans certains cas, la maladie est découverte fortuitement lors d’un examen sanguin de routine. Dans d’autres cas, elle se manifeste par des symptômes comme la fatigue, des fractures spontanées, une anémie ou une insuffisance rénale. Mais des douleurs osseuses qui durent, notamment au niveau du dos, sont révélatrices de la maladie.

Le diagnostic définitif nécessite un myélogramme, un examen de la moelle osseuse.

Une prise en charge globale

« Le traitement de première ligne, c’est-à-dire le premier traitement proposé au patient après le diagnostic, dépend de son âge, des autres problèmes de santé qu’il peut connaître et de sa condition physique globale », note sur son site le centre de lutte contre le cancer Léon-Berard de Lyon (Rhône).

Les traitements actuels, bien qu’ayant considérablement progressé, ne permettent pas encore de guérison définitive, et les rechutes sont malheureusement fréquentes.

La prise en charge du myélome multiple se veut aujourd’hui multidisciplinaire. En plus des traitements spécifiques contre le cancer, elle implique toute une gamme de soins de support pour assurer une qualité de vie optimale au patient : traitement de l’atteinte osseuse, de l’anémie, prévention des infections, soutien nutritionnel, psychologique et social.

Des avancées considérables

Ces dernières années ont été marquées par des avancées thérapeutiques majeures. En 2022, Destination Santé avait interrogé le Dr Thomas Chalopin, responsable de l’hôpital de jour d’hématologie au CHRU de Tours (Indre-et-Loire). Celui-ci nous avait expliqué que « les anticorps monoclonaux ont permis de révolutionner la prise en charge du myélome. Nous disposons d’immunothérapies de dernière génération qui ciblent à la fois les cellules tumorales et les cellules immunitaires afin de réveiller notre système de défense. »

L’autre innovation marquante repose sur la technologie des CAR T Cell. « Ces nouveaux traitements sont fabriqués à partir des lymphocytes T du patient qui, une fois génétiquement modifiés en laboratoire, sont réinjectés. Ils sont alors capables de reconnaître et de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses. C’est en quelque sorte la dernière ligne de traitement qui permet pour des patients dont l’espérance de vie n’était que de 3 à 4 mois d’être en rémission pendant 3 à 4 ans. »

  • Source : Centre de lutte contre le cancer Léon Berard

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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