Décès d’Emilie Dequenne : qu’est-ce qu’un corticosurrénalome ?

17 mars 2025

Ce 17 mars, l’on apprend le décès d’Emilie Dequenne à l’âge de 43 ans. Depuis plusieurs mois, la comédienne luttait contre une forme rare de cancer, le corticosurrénalome. De quoi s’agit-il ? Retour sur une maladie que nous évoquions en mai 2024, lorsque l’actrice avait annoncé être en rémission.

Notre corps abrite deux petites glandes surrénales, situées au-dessus de chacun des reins. Elles font partie du système endocrinien, cet ensemble de glandes et de cellules qui fabriquent des hormones – elles régulent de nombreuses fonctions du corps, dont la croissance, la reproduction, le sommeil, la faim et le métabolisme – et les libèrent dans le sang.

Le corticosurrénalome prend naissance dans la partie externe de ces glandes (le cortex). Avec seulement 1 à 2 cas par million d’habitants, il fait partie des cancers les plus rares, touchant davantage les femmes, sans qu’on en comprenne véritablement la raison.

Un adversaire particulièrement sournois

La particularité de ce cancer ? Il peut rester silencieux longtemps ou se manifester par des symptômes trompeurs liés aux dérèglements hormonaux (cortisol, testostérone, androgènes…) qu’il provoque. Visage arrondi, prise de poids inhabituelle, apparition de vergetures sur l’abdomen, les cuisses et les bras, tendance dépressive, troubles du sommeil… Des signes souvent attribués à d’autres causes.
La perception d’une masse lors de la palpation abdominale, l’existence de nausées et de vomissements, de douleurs abdominales ou lombaires peuvent aussi être évocatrices…

Quels examens ?

Il existe divers types d’examens pour « identifier » le corticosurrénalome : une prise de sang et un recueil d’urine pour évaluer l’excès d’hormones puis des examens radiologiques (scanner, IRM) visant à apprécier la taille et l’étendue de la tumeur.

« Le corticosurrénalome est une maladie agressive, exposant à des rechutes, un risque d’extension locorégionale et à des métastases à distance (foie, poumons, os…) », explique l’association Surrénales. « La prise en charge de cette tumeur doit se faire dans des Centres Spécialisés, par une équipe spécialisée multidisciplinaire, associant l’endocrinologue, l’oncologue, le radiologue, le médecin nucléaire, le chirurgien, le radiothérapeute, l’anatomopathologiste. Le choix des traitements pour chaque patient peut ainsi être discuté au cours d’une réunion de concertation multidisciplinaire (RCP) et un programme personnalisé de soins sera élaboré. »

Le risque des rechutes est corrélé au stade de la maladie. Plus le stade est élevé (extension de la maladie) plus le risque est important. Enfin, comme le précise le portail Orphanet dédié aux maladies rares, « le pronostic des personnes atteintes de corticosurrénalome est sombre (le taux de survie à 5 ans est de 36 %), sauf en cas de tumeur de petite taille dont la résection (prélèvement) complète est possible ».

  • Source : https://www.gustaveroussy.fr/ - https://www.surrenales.com/ - Orphanet.com

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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