Dengue : l’Hexagone de plus en plus concerné

19 avril 2011

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 50 millions de cas de dengue surviennent chaque année dans le monde. Et la France – qu’il s’agisse de territoires ultramarins comme de certaines zones du territoire métropolitain – n’est pas épargnée. Cette maladie infectieuse, transmise par certains moustiques, fait partie des fièvres hémorragiques à déclaration obligatoire. Pour mieux détecter et diagnostiquer les cas, un plan de surveillance épidémiologique et entomologique (des moustiques) a été mis en place en 2006. Il est plus que jamais d’actualité, notamment à l’approche de la saison chaude.

Depuis une trentaine d’années, la répartition géographique et le nombre annuel de cas de dengue dans le monde connaissent une extension importante. Une épidémie sévit dailleurs depuis des mois aux Antilles, et la Guyane connaît à son tour une flambée. En février en effet, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) signalait un foyer épidémique à Cayenne. Dans les Départements et territoires d’Outre-Mer (DOM et TOM), à Mayotte, en Nouvelle Calédonie et dans les îles de Polynésie française, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées. Des opérations de démoustication et de destruction des gites larvaires y sont naturellement, associées. Les mêmes conseils sont ainsi prodigués à la population dans ces zones endémiques ou épidémiques. Il est recommandé :

– « d’éliminer les lieux d’eau stagnante et les détritus qui sont autant de nids à moustiques pour éviter la prolifération des moustiques autour des habitations ;
– de porter des vêtements amples et couvrants, d’utiliser des répulsifs et de dormir, même pour la sieste, sous des moustiquaires afin de se protéger contre les piqûres de moustiques
».

Ces conseils sont également valables dans certaines zones de métropole, où des dispositifs locaux de signalement accéléré des cas suspects sont enclenchés chaque 1er mai jusqu’au 30 novembre. C’est le cas dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône et les deux départements de Corse. Le moustique Aedes, vecteur du virus, y est en effet bien implanté. En outre depuis 2006, la déclaration de cette maladie est obligatoire dans tout le pays.

Le virus de la dengue appartient au genre Flavivirus de la famille des Flaviviridae. Il en existe quatre sérotypes, qui constituent des entités infectieuses indépendantes. Ce qui signifie qu’au cours de sa vie, « un individu peut en théorie contracter quatre fois la dengue », rappellent les experts de l’InVS. Le virus est transmis à l’homme par des moustiques Aedes, et principalement l’espèce Aedes aegypti, également vecteur de la fièvre jaune. Ils sont présents dans toutes les zones intertropicales, sur tous les continents. La maladie est d’ailleurs endémique dans plus de 100 pays, et les deux-cinquièmes de la population mondiale, soit 2,5 milliards de personnes, y sont exposées.

Les symptômes cliniques

Aucun vaccin ne permet de prévenir la dengue. Quant au traitement, il reste symptomatique. La plupart du temps, la maladie évolue spontanément vers une guérison sans séquelles. Elle peut présenter des signes cliniques très variés. Après une incubation de 4 à 10 jours, elle débute brutalement avec diverses manifestations possibles :
– une fièvre élevée ;
– des céphalées frontales ;
– des douleurs derrière les yeux ;
– des douleurs musculo-articulaires ;
– un affaiblissement physique ;
– une éruption cutanée, sous forme de petites taches sur la peau, affectant le tronc et s’étendant vers le visage et les extrémités ;
– des vomissements.

En cas de dengue hémorragique – qui représente environ 3% du nombre des cas de dengue- la mortalité est d’au moins 2,5% des cas, selon l’OMS. Cette forme grave est caractérisée par des complications hémorragiques et un état de choc. En l’absence de prise en charge thérapeutique, ce taux de létalité peut atteindre 20%.

Comment réagir ?

Si vous revenez d’une zone de circulation du virus et présentez une partie des symptômes cités plus haut, consultez au plus vite votre médecin. Même en l’absence de séjour dans un des pays concernés, ces mêmes signes doivent vous mener à consulter.

Pour aller plus loin, consultez le <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/Plan_National_anti-dissemination_Chikungunya_-_Dengue(1).pdf” target=”_blank”>Plan anti-dissémination, la <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/pe_dengue_chik_territoires_ultramarins_11022011(1).pdf” target=”_blank”>synthèse des données de veille sur la dengue et le chikungunya dans les territoires français ultramarins par l’InVS et les <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/pep_guyane_2011_03_dengue(1).pdf” target=”_blank”>bulletins mensuels de surveillance de la dengue en Guyane de février et de <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/pep_guyane_2011_04_dengue(1).pdf” target=”_blank”>mars 2011. Vous pouvez également consulter l’Aide-mémoire en ligne de l’OMS sur le sujet.

  • Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), Aide-mémoire n°117, 2009, consulté en ligne le 18 avril 2011 ; Institut de Veille Sanitaire (InVS), 25 octobre 2010 ; Haut Conseil de la Santé Publique, 21 janvier 2011 ; InVS, 11 février 2011 ; Ministère de la Santé, 2011

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