Dengue : les moustiques pistés par satellites

08 février 2012

Sera-t-il possible demain d’anticiper les flambées de dengue… depuis l’espace ? Probablement, et même bientôt, grâce à des images satellites. Un projet pilote mené par le Centre national d’Etudes spatiales (CNES) et le laboratoire Sanofi Pasteur, doit en effet permettre de cartographier les zones menacées par la maladie.

Cette technique de « télé-épidémiologie » a été développée par le CNES et le laboratoire d’aérologie de Toulouse. Elle a pour but de « cartographier les risques climatiques et environnementaux favorisant l’émergence et la transmission des maladies transmises par les moustiques ». En d’autres termes, les images satellites recueillies permettront d’anticiper la météo et les cycles de végétation, de localiser les points d’eau et la densité de population dans les zones concernées…

Ce nouvel outil de lutte contre la dengue revêt une importance d’autant plus grande que la maladie connait un essor rapide dans tous les pays des zones tropicales et subtropicales. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dengue touche chaque année entre 50 et 100 millions de personnes dans le monde. Près de 500 000 souffriraient de sa forme la plus dangereuse, la dengue hémorragique. Et environ 2,5% d’entre eux en meurent.

« L’utilisation d’images spatiales pour mieux comprendre les facteurs de risques de la dengue pourrait permettre d’anticiper les épidémies et donc de mieux s’y préparer », précise Olivier Charmeil, le PDg de Sanofi Pasteur.

Pour cette entreprise, cette connaissance plus approfondie de la maladie et de ses modes de propagation pourrait s’avérer particulièrement utile pour l’élaboration d’un vaccin contre la dengue, dont le développement est actuellement en phase finale. En attendant, il n’existe pour le moment ni vaccin, ni traitement. La seule méthode pour endiguer la transmission du virus consiste à lutter contre les vecteurs de la maladie, à savoir les moustiques de type aedes aegypti et aedes albopictus. Rappelons d’ailleurs que ces derniers sont également les vecteurs de la fièvre jaune (aedes aegypti) et du Chikungunya (aedes albopictus).
©Agence de Presse Destination Santé – 2012.

  • Source : Sanofi Pasteur et CNES, 6 février 2012

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