Dengue : pas de vaccination pour tous

18 novembre 2019

Un vaccin contre la dengue a reçu récemment une AMM de l’Union européenne pour les 9-45 ans, ayant un antécédent d’infection par le virus, et vivant en zone d’endémie. Pourrait-il être étendu à toute la population dans les pays où circule cette maladie ? Pas si sûr !

Lors d’une première infection, la dengue évolue généralement sans gravité.  C’est « lors d’une deuxième infection, (que) le risque de forme grave, parfois mortelle, est accru », décrivent les auteurs de la revue Prescrire. Voilà pourquoi la généralisation du vaccin contre cette maladie n’est pas souhaitable selon eux.

Ce vaccin dispose pour le moment d’une autorisation de mise sur le marchéoctroyée par l’UE pour les personnes de 9  à 45 ans, en cas d’antécédent d’infection par le virus, et vivant en zone d’endémie(zone tropicale ou subtropicale).  Problème, « on ne dispose pas d’un test réalisable en routine avec des performances suffisantes et démontrées pour repérer les enfants sans antécédent d’infection ». Et les essais menés auprès d’enfants âgés de 2 à 16 ans vivant en zone d’endémie ont mis au jour « un surcroît de dengue grave chez les 2 à 5 ans et chez ceux sans antécédent ». 

Priorité à la lutte contre les moustiques

Au final, les seuls patients pour lesquels la balance bénéfice-risque du vaccin contre la dengue est favorable sont « les enfants pour lesquels il existe une preuve documentée de tests sérologiques positifs au moment d’une infection antérieure ».

Aujourd’hui, les stratégies de lutte contre cette maladie restent la protection contre les moustiques dans les zones endémiques, « et la protection contre leurs piqûres ».

Aussi appelée grippe tropicale, la dengue est transmise par un moustique du genre Aedes. Chaque année dans le monde, 390 millions nouveaux cas sont diagnostiqués. Les principaux symptômes sont « une fièvre de 40°C, des céphalées sévères, douleurs rétro-orbitaires, musculaires, articulaires, nausées, vomissements, adénopathie ou éruption cutanée ». Ces derniers perdurent pendant 2 à 7 jours.

  • Source : Revue Prescrire n°433 – novembre 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon et Vincent Roche

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