Une dépigmentation volontaire… et risquée
06 juin 2016
Olena Zaskochenko/shutterstock.com
De plus en plus prisés, les produits de blanchiment de la peau fragilisent l’équilibre cutané. Les substances à l’origine de ce mécanisme d’éclaircissement agissent en effet par desquamation ou en bloquant la synthèse de mélanine (responsable de la pigmentation). A terme, l’exposition prolongée à certains de ces produits peut provoquer de graves pathologies comme le diabète et l’hypertension.
Malgré l’alerte des autorités, les ventes de produits de blanchiment ne faiblissent pas. Depuis plusieurs années, ils sont accessibles en « vente libre dans les épiceries de quartier, sur les foires, et marchés ou encore sur internet sous forme de crème, de lotion d’huile ou de savon », rappelle la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Autorité qui contrôle depuis plus de 5 ans la composition des produits sur le marché et les retire de la vente « lorsqu’ils s’avèrent illicites ».
« Pour obtenir des effets plus puissants, certains fabricants tendent en effet à introduire dans la formulation des substances interdites et dangereuses pour l’homme ». Au 1er avril 2016, la DGCCRG a saisi 36 produits illicites, contre 29 en 2015 et 87 en 2014. Ces derniers contenaient « de l’hydroquinone, des glucocorticoïdes, du phénol, du mercure, du glycidol ou encore de l’acide salicylique ». La liste des produits non conformes et dangereux identifiés en France et retirés du marché entre janvier 2015 et avril 2016 est disponible en cliquant ici.
Loin d’être anodin
Des effets nocifs cutanés sont rapportés dans 60% à 70% des cas, « générant des affections de sévérités variables allant de légères brûlures à l’apparition d’eczéma, d’acné, de vergetures irréversibles, d’hyperpilosité ». Fréquemment, des difficultés à cicatriser liées à la fragilisation des tissus cutanés sont rapportées. Dans les situations les plus graves, l’exposition prolongée aux dermocorticoïdes augmente le risque d’hypertension artérielle, de diabète et d’insuffisance rénale.
Des recommandations à suivre à la lettre
L’autorité recommande aux consommateurs d’éviter les produits contenants ces substances. Et appelle à la vigilance « sur l’utilisation des produits aux noms de marques (…) généralement produits en dehors de l’Union européenne ou sans pays d’origine et rarement traçables via un numéro de lot ». Enfin tout effet indésirable doit être déclaré à un médecin. D’ailleurs « ce signalement peut être doublé d’une plainte auprès de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) ».
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Source : Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le 25 mai 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet