Dépistage du cancer colo-rectal par coloscopie virtuelle ? L’ANAES très réservée !

29 juin 2001

Troisième cause de cancer chez l’homme en France, le cancer colo-rectal arrive en seconde position chez la femme.
Plus de 33 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, la mortalité annuelle excédant 16 000 cas. Or la France n’a toujours pas apporté de réponse viable à la question du dépistage de cette maladie.

Deux techniques sont actuellement disponibles, le choix étant naturellement fonction du niveau de risque de chacun. Les sujets à risque élevé ou très élevé doivent subir une coloscopie. Immédiatement chez les collatéraux ou ascendants de patients atteints d’un cancer colo-rectal, dès 30 ans chez leurs descendants. Les sujets à risque moyen peuvent bénéficier d’un test Hémoccult qui permet la détection de sang occulte dans les selles. En cas de résultat positif, il sera suivi d’une coloscopie.

Ces deux techniques ont pourtant leurs limites. La Société française de Radiologie a ainsi demandé à l’Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé, l’ANAES, d’étudier la place qui pourrait revenir à la coloscopie virtuelle dans une telle stratégie de dépistage. Cette nouvelle technique d’imagerie du côlon permet d’obtenir des représentations tridimensionnelles du côlon, simulant les images obtenues par coloscopie.

L’évaluation de l’ANAES souligne pourtant que cette technique est encore au stade du développement. Sa réalisation n’est pas optimisée et ses performances – variables – « sont clairement inférieures à celles de la coloscopie conventionnelle ». Certes, la nouvelle technique présente le double avantage d’être peu invasive et de ne pas nécessiter d’anesthésie. Toutefois, l’ensemble des données disponibles ne permet pas d’en recommander l’utilisation. N’en déplaise à ses zélateurs, la coloscopie virtuelle doit ainsi demeurer au stade de l’expérimentation. Le temps de faire ses preuves…

  • Source : ANAES

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