Dépistage précoce d’Alzheimer : où en est la recherche ?
21 septembre 2022
La maladie d’Alzheimer, pathologie neurodégénérative qui touche environ 900 000 personnes en France, reste à ce jour incurable. Heureusement, la recherche avance, notamment sur la compréhension des mécanismes d’apparition et d’évolution de la maladie. Le point sur ces progrès en cette journée mondiale dédiée du 21 septembre.
L’espoir de guérir la maladie d’Alzheimer est loin d’être abandonné par les scientifiques. Pour autant, la recherche se concentre de plus en plus sur la piste de la prévention et d’un dépistage très précoce. En effet, cette pathologie évolue silencieusement pendant des dizaines d’années dans le cerveau avant que les premiers symptômes ne se manifestent ; il est, alors, probablement un peu tard pour agir. D’autant que « la moitié des neurones (aurait) déjà disparu dans la zone du cerveau où apparaissent les premières lésions (l’hippocampe) », indique la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM). C’est pourquoi il vaudrait mieux agir en amont. Dans cette hypothèse, plusieurs travaux offrent des lueurs d’espoir.
Génétique, environnement et infections
Première piste : la composante génétique. « On estime que 60 à 80 % du risque de développer la maladie d’Alzheimer est attribuable à des facteurs de susceptibilité génétique, ce qui est assez exceptionnel pour une maladie associée au vieillissement », souligne Jean-Charles Lambert, directeur de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe « Déterminants moléculaires de la maladie d’Alzheimer et des troubles cognitifs » à l’Institut Pasteur de Lille. C’est pourquoi « mieux caractériser la composante génétique de la maladie d’Alzheimer pourrait permettre de la diagnostiquer plus précocement ».
Plusieurs découvertes ont été réalisées à ce sujet. Par exemple, deux nouvelles mutations rares ont été observées dans un gène associé à un surrisque de la maladie d’Alzheimer. Paradoxalement, ces mutations diminueraient le risque de développer la maladie. Cette découverte ouvre donc de nouvelles pistes de recherche pour développer un moyen de « mimer » la modification de ce gène afin de réduire ses effets sur la maladie.
Des équipes travaillent en outre sur l’impact environnemental des pesticides, notamment sur le risque de développer la maladie. D’autres se focalisent sur l’influence que pourraient avoir des infections communes chez l’humain sur le ce même risque. Objectif, « identifier des biomarqueurs prédictifs et mettre en place des mesures de prévention ». Autant d’espoirs qui nécessitent encore de plus amples travaux pour concrétiser les solutions envisagées.