Dépister en même temps les hépatites B, C et le virus du Sida
24 septembre 2019
Chinnapong/shutterstock.com
Pour diagnostiquer un maximum d’infections virales, les auteurs du BEH proposent la formule suivante : 3 dépistages en 1… les hépatites B et C ainsi que le VIH. De quoi mettre en place une prise en charge médicamenteuse le plus tôt possible pour éradiquer les nouvelles contaminations.
Comment améliorer le dépistage des hépatites B et C en France ? A ce jour, la Haute Autorité de Santé (HAS) planche sur les différentes solutions possibles. « L’une des options envisagées consisterait en un dépistage combiné des virus des hépatites C (VHC) et B (VHB) et du VIH au moins une fois au cours de la vie pour l’ensemble des adultes », détaillent les rédacteurs du dernier BEH. Un dispositif nommé « dépistage universel et combiné ».
Pour concrétiser ce dépistage universel et combiné, des données de prévalence récentes et précises sont nécessaires. Direction donc le BaroTest* et le Baromètre de Santé publique France 2016**. « Parmi les 20 032 répondants au Baromètre de Santé publique France 2016 (…), 17 781 personnes éligibles à participer à BaroTest ont été invitées à recevoir un kit d’auto-prélèvement à domicile. Parmi elles, 12 944 ont accepté de participer et 6 945 ont renvoyé un buvard et un formulaire de consentement signé au CNR***, soit 39,1% des personnes invitées à participer. »
Résultat, la prévalence de l’hépatite C chez les 18-75 ans est de 0,30%. La tranche d’âge la plus concernée ? Les 46-75 ans, notamment au sein des classes sociales les moins favorisées. Le sur-risque de contamination est surtout signalé chez « les individus ayant rapporté avoir utilisé de la drogue par voie intraveineuse au cours de leur vie (…), chez ceux avec un tatouage ou un piercing réalisé sans matériel à usage unique (…), ou avec un antécédent de transfusion sanguine avant 1992 ».
La prévalence de l’hépatite B était aussi de 0,30% chez les 18-75 ans. Ces contaminations sont associées aux mêmes facteurs de risque que l’hépatite C. En revanche, un critère géographique a été ajouté. Les personnes nées en Afrique subsaharienne vivant en France sont les plus touchées.
En France, 80,6% des patients infectés par l’hépatite C connaissent leur statut. Cette donnée passe à 17,5% concernant l’hépatite B.
Mais alors à quel point les Français passent-ils par la case dépistage ? Selon les résultats du Baromètre 2016, un total de 19,2% des volontaires s’est fait dépister pour l’hépatite C et 35,6% pour l’hépatite B.
59 000 patients sous AAD fin 2017
En 2014, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, la France s’était engagée à tout faire pour éradiquer les hépatites B et C, d’ici à 2025. Une position dans la ligne les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Et cette promesse ne relève pas de l’utopie. Les ressources existent, concernant les traitements notamment depuis la diffusion des antiviraux à action directe (AAD). En France, fin 2017, un total de 59 000 patients a initié un suivi médicamenteux sous AAD. Un très bon point de départ pour atteindre l’objectif des 120 000 pour 2022.
* « volet virologique adossé au Baromètre de Santé publique France 2016, basé sur un auto-prélèvement de sang déposé sur buvard réalisé à domicile »
**« enquête téléphonique réalisée auprès d’un échantillon aléatoire en population générale métropolitaine »
***Centre national de référence