Dépression : des essais cliniques pas vraiment représentatifs

14 mars 2002

Les malades déprimés qui ont participé aux essais cliniques des antidépresseurs les plus récents ne représentaient en fait qu’une minorité des patients habituellement suivis en consultation.
Selon une étude menée par Mark Zimmerman, de l’hôpital de Rhode Island aux Etats-Unis, 85% de ces patients seraient exclus des essais. Pourquoi ? Parce qu’ils répondraient en fait à des critères de sélection et d’exclusion bien précis, déterminés en fonction des attentes… des fabricants.

Zimmerman a défini l’impact de ces critères sur la représentativité des patients. Après un examen psychiatrique complet, il a diagnostiqué une dépression majeure chez 346 sujets. Lesquels étaient donc tous, potentiellement, de bons candidats pour des essais cliniques.

Il a ensuite analysé les critères de sélection et d’exclusion retenus pour 31 essais menés sur les antidépresseurs, et dont les résultats avaient été publiés entre 1994 et 1998. Or d’après lui, 15% des patients potentiels en auraient été exclus. En raison notamment d’un état dépressif associé à des symptômes psychotiques. Sur les 293 malades restants, 86% auraient été évincés pour d’autres motifs : état anxieux, conduite addictive, sévérité insuffisante des symptômes dépressifs ou risque suicidaire.

Ainsi, 15% seulement des dépressifs auraient pu être inclus dans des essais. L’évaluation des antidépresseurs est donc fondée sur un profil clinique qui n’est peut-être pas vraiment représentatif des patients qui relèvent de ce type de traitement.

  • Source : Mark Zimmerman, Journal of Psychiatry, 28 février 2002

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