Dépression et AVC : le lien qui fait peur…
11 janvier 2002
Les hommes d’âge mûr présentant des symptômes de dépression sont trois fois plus exposés que les autres au risque d’accident vasculaire cérébral fatal. L’étude Caerphilly a suivi durant 14 ans, 2 100 hommes de 49 à 64 ans, résidant dans cette petite ville du Pays de Galles. A partir de ce travail, le Dr Margaret May a évalué le risque de mortalité associé à la dépression et à l’anxiété.
Au total, 6% de cette population a subi un AVC. Et 12% de ces accidents ont été mortels. Or d’après les auteurs, ces hommes présentaient davantage de « symptômes d’angoisse et de dépression, voire d’antécédents de détresse psychologique ». En fait, le risque d’AVC fatal dans cette population s’est trouvé multiplié par 3,36 !
Les hommes qui ont été victimes d’un AVC figuraient parmi les plus âgés de la population étudiée. Dans l’ensemble, ils présentaient également une surcharge pondérale et une hypertension artérielle. Et enfin pour parachever ce tableau de facteurs de risques, notons que ce groupe comportait une large proportion de fumeurs et de malades chroniques !
Si Margaret May souligne que « des études complémentaires seront nécessaires pour clarifier ce lien entre la dépression et le risque de mortalité », ces premiers résultats interpellent les spécialistes. Dans un éditorial publié par la revue Stroke, le Dr Robert Carney de l’Université de Washington, rappelle que «les patients dépressifs ont tendance à moins suivre leur traitement contre des affections comme l’hypertension artérielle ». Ce qui est vrai mais pas nécessairement suffisant. Affaire à suivre…