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ASDF_MEDIA/shutterstock.com
Les altérations génétiques associées à la dépression sévère varieraient en fonction du sexe. Une piste pour développer certains traitements adaptés aux femmes, et d’autres aux hommes ?
Sur le plan anatomique, rien ne différencie le cerveau féminin de son homologue masculin. En effet, les gènes qui s’expriment pendant le développement fœtal ne varient pas en fonction des chromosomes x et y. Mais selon des chercheurs canadiens*, dans le cas de troubles dépressifs majeurs, l’expression des gènes au niveau cérébral diffère en fonction du sexe.
Des tissus cérébraux post-mortem à l’étude
Pour le prouver, les scientifiques ont passé au crible une méta-analyse de 8 travaux : 4 menés chez les femmes, 4 chez les hommes. Tous reposaient sur l’étude de tissus cérébraux prélevés post-mortem. Au total, 50 échantillons provenaient de patients atteints de dépression sévère avant leur décès. Et 50 sur des sujets épargnés par cette maladie. « Le niveau d’expression des gènes, paramètre indiquant les protéines codées par chaque gène » a été évalué.
Résultats, dans le groupe dépression, « la plupart des gènes altérés étaient spécifiques à l’homme ou à la femme ». Et « quand les mêmes gènes étaient touchés, les conséquences étaient opposées » Ainsi, pour un même gène altéré, une augmentation de la fonction synaptique était repérée chez les femmes et une baisse chez les hommes. Pour un autre gène altéré, cette fragilité se traduisait par une augmentation de l’expression des fonctions immunitaires chez l’homme et par une diminution chez la femme.
Un traitement par sexe ?
« Ces découvertes soulignent les différents mécanismes moléculaires associés aux dépressions masculine et féminine. C’est aussi un contrepoint au fait souvent admis qu’un même diagnostic établi chez plusieurs personnes a forcément la même origine biologique », explique le Pr John Krystal, auteur de l’étude.
« Significatifs, ces résultats pourraient permettre de mettre au point des traitements contre la dépression spécifiquement adaptés aux hommes d’une part, et aux femmes d’autre part. »
*University of Pittsburgh and Center for Addiction and Mental Health, Toronto, Canada
Source : Biological Psychiatry, le 13 mars 2018
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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