Dépression : vers un médicament plus efficace ?
27 janvier 2020
Anchiy/Shutterstock.com
Dans le monde, environ 300 millions de personnes sont touchées par une dépression. Mais 30% souffrent d’une forme « résistante » et ne répondent pas aux traitements disponibles. Des chercheurs français viennent de développer un candidat-médicament prometteur.
« Si les premiers antidépresseurs ont été découverts il y a 65 ans, cette maladie reste encore mal soignée », notent des chercheurs de l’unité Inserm Neuroscience Paris Seine. « Les traitements actuels, notamment des inhibiteurs de recapture de la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur, ont des délais d’action longs et une efficacité variable. Environ 30% des patients ne répondent pas de manière satisfaisante. »
Objectif donc pour les scientifiques : « mettre au point de nouveaux médicaments plus performants et qui agissent avec des modes d’action différents ».
Une protéine ignorée
Des études récentes ont montré qu’une famille peu connue de protéines présentes dans le cerveau, les transporteurs de cations organiques (OCT), jouait un rôle dans la régulation de l’humeur.
Les chercheurs ont donc décidé d’en faire des cibles thérapeutiques. Ils ont ainsi développé un candidat-médicament qu’ils ont testé sur un modèle animal présentant des troubles dépressifs : anxiété, troubles cognitifs, aversion sociale ou encore anhédonie, c’est-à-dire la perte du plaisir dans les activités quotidiennes.
Résultat : les souris ont montré une nette diminution de tous les symptômes, aussi efficacement qu’avec l’antidépresseur de référence, le Prozac®, et même un effet accéléré à 11 jours sur l’anhédonie.
« Ces premiers résultats apportent la preuve que les transporteurs de cations organiques constituent des cibles thérapeutiques pertinentes pour les troubles de l’humeur », concluent les auteurs. Reste maintenant à mener des études cliniques sur l’Homme.