Dérivés de poissons : que mangeons-nous vraiment ?

23 juin 2014

Surimis, plats cuisinés, croquettes… En matière de produits dérivés du poisson, savons-nous vraiment ce que nous mettons dans nos assiettes ? C’est pour répondre à cette question que l’association de consommateurs CLCV a passé au crible les étiquettes de 70 références. Les résultats sont pour le moins inquiétants. L’utilisation de filets de poisson est rare, puisqu’elle ne concerne que 20% de la nourriture étudiée…

Pour mener son enquête, l’association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) a répertorié les étiquetages de 70 produits à base de poisson de « grandes marques » et de marques « distributeurs ». Parmentiers et brandades, panés, croquettes et nuggets, rillettes, surimis, soupes ont ainsi été étudiés.

Le consommateur nage en eaux troubles

L’analyse des ingrédients montre que « l’information est très souvent imprécise en ce qui concerne les espèces de poisson utilisées dans les recettes, les quantités mises en œuvre et la nature de la matière première (chair ou filet) ».

A titre d’exemple, pour la moitié des produits « nous avons constaté que l’information sur les espèces utilisées dans la recette était soit lacunaire soit totalement absente », expliquent les représentants de la CLCV. « Est-on en présence de merlu, de cabillaud, de colin ou de saumon ? Il est impossible de le savoir. »

Les surimis, les soupes et les croquettes de poisson sont les catégories les plus concernées. Il est cependant intéressant de noter que ce flou est admis par la réglementation européenne n°1379/2013. Dans  l’article 37-2 il est ainsi précisé qu’il est « possible d’employer la simple mention ‘poisson’ dans les listes d’ingrédients des produits transformés. »

Des restes de poisson ?

S’il est difficile de connaître l’espèce employée, il l’est tout autant de savoir quels morceaux sont utilisés. Seuls 20% des produits (14 sur 70) précisent qu’ils contiennent du filet de poisson. Pour les autres, apparaissent des mentions comme « poisson » sans plus de précision, « chair » ou « chair hachée » ou plus rarement « pulpe de poisson ». Concrètement, « nous sommes en présence de chutes, passées aux broyeurs d’où sort un mélange de chair, de fragments d’arêtes, de peau… »

« Il est regrettable que cette information soit si peu transparente car elle en dit long sur les écarts de qualité entre produits », continue l’association. « Certaines soupes de poisson ne comptent que 14% de poisson alors que les produits les plus riches en contiennent 40%. De même, dans les parmentiers de poisson, le pourcentage de poisson varie du simple au double. »

L’association demande donc aux pouvoirs publics et aux professionnels de travailler à une clarification des règles d’étiquetage pour permettre « aux consommateurs de comparer et tout simplement de savoir ce qu’ils mangent ».

  • Source : CLCV, 23 juin 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche – édité par : Dominique Salomon

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