Dermatite atopique : écoutons nos ados

06 octobre 2020

En France, près de 700 000 adolescents souffrent de dermatite atopique. Parmi eux, 22 000 présentent une forme sévère de la maladie. Elle est invalidante, affichante et interfère sur pratiquement toutes les sphères de leur vie quotidienne. Les explications du Dr Eve Puzenat, dermatologue à Besançon.

« La dermatite atopique, c’est une forme d’eczéma qui survient pendant l’enfance, notamment dans des familles où il y a des antécédents d’eczéma, d’asthme, de rhinite/conjonctivite allergiques », explique le Dr Eve Puzenat. « Dans la majorité des cas, la maladie va disparaître dans l’enfance. Mais malheureusement, certains adolescents vont présenter ce que nous appelons une forme modérée à sévère qui peut d’ailleurs perdurer à l’âge adulte. »

Des symptômes invalidants

« La dermatite atopique modérée à sévère se caractérise par l’apparition d’éruptions cutanées plus ou moins étendues. Les patients vivent un enfer en se grattant en permanence, avec des répercussions importantes au niveau de leur qualité de sommeil », précise le Dr Puzenat.  Ils sont également perturbés dans leur vie scolaire. « Ils éprouvent de réelles difficultés de concentration et vivent mal le regard des autres, notamment quand la maladie s’affiche sur le visage et/ou le cuir chevelu. ».

Cela se traduit d’ailleurs très concrètement en chiffres. Selon une enquête réalisée cette année pour Sanofi Genzyme, plus d’un adolescent sur trois atteints de dermatite atopique modérée à sévère se dit avoir été victime de brimades, de moquerie ou d’isolement au cours de sa vie (35%). Par ailleurs, plus d’un jeune sur deux se dit gêné, malheureux ou triste à cause de ses problèmes de peau (57%), et présente un sommeil perturbé (50%). Au-delà, plus d’1 parent sur 2 culpabilise à cause de la dermatite atopique de son enfant ; c’est alors toute la famille qui souffre et s’organise autour de la maladie.

De l’absentéisme scolaire

Ce n’est pas tout, cette maladie « souvent banalisée » comme le décrit le Dr Eve Puzenat est à l’origine d’absentéisme scolaire. Avec en moyenne 15 à 22 jours d’arrêt ! C’est dire l’impact de cette maladie dermatologique sur la vie des adolescents, mais également des parents. « Les médecins doivent prendre conscience, comme pour de nombreuses maladies dermatologiques, des conséquences sur la qualité de vie des patients et de leurs proches », affirme le Dr Puzenat. 

Une prise en charge efficace

Et ce d’autant plus que nous disposons de prises en charges adaptées. « Il existe différentes options thérapeutiques contre la dermatite atopique. Même si ces traitements ne permettent pas une guérison définitive, chez la plupart des patients, ils vont faire totalement disparaitre les lésions et leur permettre de retrouver une vie normale », décrit Eve Puzenat.

Seconde maladie de peau la plus fréquente, l’impact de la dermatite atopique reste encore largement sous-estimé. D’où l’importance de sensibiliser le plus grand nombre et de mieux comprendre cette maladie.

Sanofi Genzyme s’engage à faire avancer la recherche et propose un site entièrement dédié à cette maladie http://www.dermatite-atopique.fr avec de nombreuses ressources et notamment des conseils concrets pour aider les malades à sortir de l’isolement.

  • Source : Etude EPI CARE (Children With Atopic Dermatitis. Sanofi -Genzyme and Regeneron); 2019 - Données issues de l’étude française ECL-Ados (Evaluation de l’impact de la dermatite atopique chez les adolescents et leur famille), menée par la société EMMA; 2020 - Richard MA et al. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2018 Nov ; 32 (11) : 1967-1971

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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