Dermatite atopique : se libérer des formes modérées à sévères

20 mars 2019

Maladie de peau complexe et d’origine multifactorielle, la dermatite atopique affecte lourdement le quotidien des patients adultes, particulièrement dans ses formes modérées à sévères. Cette maladie peu connue est pourtant la plus fréquente des maladies de peau après l’acné et devant le psoriasis. Cependant, de nouvelles perspectives de traitements pourraient changer la vie des malades.

De quoi parle-t-on ?

« La dermatite atopique appartient au groupe des maladies inflammatoires chroniques cutanées. Elle est liée en partie à un dérèglement génétique de la réponse immunitaire », explique le Pr François Aubin, dermatologue au CHU de Besançon. « Elle évolue par poussées qui peuvent être déclenchées par le stress, des infections virales concomitantes ou encore des facteurs environnementaux ressentis comme étant agressifs. Elles peuvent durer plusieurs semaines. »

Des symptômes à fleur de peau

La dermatite atopique se manifeste par les symptômes de l’eczéma. « Il s’agit de lésions inflammatoires rouges qui vont s’accompagner de fortes démangeaisons. Ces prurits s’avèrent très invalidants sur le plan fonctionnel et personnel. » En effet, près de 9 patients adultes sur 10 connaissent des démangeaisons quotidiennes (dont 63% plus de 12 heures par jour), selon une étude. Chez l’adulte, le visage, le cou, les plis, le décolleté et les mains figurent parmi les zones les plus touchées par cette maladie.

Quid des formes modérées à sévères ?

« C’est très peu connu, mais les formes modérées à sévères représentent un fardeau important pour les patients qui en souffrent », précise le Pr François Aubin. «  Dans ce cas, plusieurs parties du corps sont concernées, parfois on parle même d’une généralisation de la dermatite atopique ».

Sommeil en berne

Cette affection n’est pas simplement une maladie de peau. « Elle s’immisce dans de nombreux aspects de la vie des patients. Le prurit, par exemple, oblige les patients à se gratter de manière incessante et compulsive. A tel point que certains se grattent inconsciemment la nuit, se privant ainsi d’un sommeil de qualité ». Selon plusieurs études, entre 20% et 55% des patients rencontrent des problèmes de sommeil. Ce n’est pas tout ! « Plus les personnes se grattent, plus elles entretiennent les lésions, c’est un véritable cercle vicieux qui peut aller jusqu’à des surinfections. »

Une vie sociale entre parenthèses

Comme toutes les maladies de peau, la dermatite atopique est affichante. « Les patients souffrent du regard des autres. Et pourtant, rappelons qu’elle n’a rien à voir avec un défaut d’hygiène, et c’est une affection non contagieuse. Certains s’interdisent de pratiquer une activité sportive ou sociale et ressentent des symptômes dépressifs. » Avec pour 42% un recours fréquent aux anxiolytiques selon une étude. Ces formes sévères « ont également un profond retentissement sur la vie professionnelle et les patients sont parfois obligés de s’arrêter de travailler », souligne ainsi le Pr Aubin.

Des patients bientôt libérés ?

Face à ce sombre tableau, le Pr Aubin se veut optimiste pour les malades souffrant de ces formes sévères de la maladie et en échec thérapeutique (près d’1 patient sur 2 n’obtient pas de réponse satisfaisante à son traitement). « De nouvelles solutions pour traiter les formes modérées à sévères de la dermatite atopique, sont actuellement disponibles et devraient permettre de transformer la vie des patients », conclut le Pr Aubin.

Pour permettre aux malades de vivre mieux et différemment avec la dermatite atopique, Sanofi Genzyme a développé un site internet : www.dermatite-atopique.fr

  • Source : Interview du Pr François Aubin, 27 février 2019 - Simpson E et al. J Am Acad Dermatol. 2016 Mar;74(3):491-8 - Hello M et al. Rev Med Interne. 2016 Feb;37(2):91-99 - Richard MA et al. JEADV. 2018 Nov; 32(11) :1967-1971 - Kantar health, parcours de soin dermatite atopique : rapport phase qualitative. Juillet 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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