











Accueil » Médecine » Maladies cardiovasculaires » Des anticoagulants plus simples à utiliser
Selon Patrick Dary, « les anticoagulants sont utilisés par exemple, pour prévenir un AVC chez des patients qui souffrent d’une fibrillation auriculaire. Dans cette maladie, le sang circule moins bien au niveau de l’oreillette. Un caillot peut s’y former, et migrer dans la circulation générale puis gagner le cerveau, provoquant un AVC. Celui-ci sera d’autant plus important si le patient est âgé. Le fait de donner un anticoagulant au malade permettra donc de fluidifier son sang, diminuant ainsi le risque d’AVC ».
Auparavant, les médecins ne disposaient que des antivitamines K. Des anticoagulants qui ont largement démontré leur efficacité, mais qui présentent un défaut majeur : ils sont extrêmement difficiles à manier. « Chez un même patient, le niveau de coagulation peut varier d’un jour à l’autre dans des proportions importantes et à dose constante », explique le Dr Dary. « Sans compter que ce traitement requiert des prises de sang répétées une à deux fois par mois, ce qui est une réelle contrainte pour les patients ». Et selon la Haute Autorité de Santé (HAS), « les accidents hémorragiques sous AVK viennent au 1er rang des accidents iatrogènes, avec 13 % des hospitalisations pour effets indésirables médicamenteux, soit environ 17 000 hospitalisations par an ». Et près de 4 000 morts !
C’est pourquoi Patrick Dary considère l’arrivée des nouveaux anticoagulants comme « une vraie révolution. Ils sont plus simples d’utilisation, le taux d’anticoagulation reste stable et il n’y a pas besoin de prise de sang régulière. La vie des patients s’en trouve grandement simplifiée. »
Il ajoute toutefois, que « ces nouveaux traitements sont puissants. Comme avec tout anticoagulant, le risque hémorragique est toujours présent. C’est pourquoi j’insiste auprès de mes patients sur les précautions à prendre : ne jamais arrêter de son propre chef, et appeler le médecin à la moindre question. Par exemple, en cas d’hématomes ou de sang dans les urines ». Un bilan de la fonction rénale peut être nécessaire avant de démarrer le traitement. A ses yeux, « la nécessité d’y recourir doit aussi être régulièrement réévaluée. Mais quand nous sommes vraiment dans les bonnes indications de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), nous diminuons réellement le risque d’AVC ».
Source : Interview du Dr Patrick Dary, 11 octobre 2012 - Haute Autorité de Santé, Synthèse des Recommandations professionnelles, avril 2008
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